Intervention de Guy Geoffroy

Séance en hémicycle du 7 octobre 2015 à 15h00
Déontologie droits et obligations des fonctionnaires — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy :

Non, on ne pourra pas le lui reprocher. Je salue cette cohérence.

Elle pose toutefois problème : dès lors que l’on refuse un certain nombre de choses, tout ce qui découle de ce qu’on a refusé ne peut pas être discuté. Ce sujet n’est pourtant pas neutre : ceux, et ils sont certainement nombreux ici, qui ont malheureusement eu l’occasion de siéger, soit en tant que membre d’un conseil de discipline dans la fonction publique territoriale, soit en tant qu’élu venant présenter une situation pour laquelle il a saisi le conseil, savent très bien que les membres des conseils de discipline sont très attentifs à ce que les dispositions sur lesquelles ils appuieront l’avis qu’ils donnent à la collectivité soient fondées sur des textes incontestables. Or qu’y a-t-il de plus incontestable qu’un texte de loi ?

En cette période où le ciment de notre société est, plus que jamais, de manière urgente et incontestable, la laïcité, inscrire ce principe dans la loi, comme cela est proposé dans l’amendement de nos collègues et dans l’amendement d’un certain nombre des collègues de mon groupe, me semble extrêmement important. J’invite vraiment notre rapporteure et le Gouvernement à réfléchir à la portée de leur refus.

1 commentaire :

Le 09/10/2015 à 10:21, laïc a dit :

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"En cette période où le ciment de notre société est, plus que jamais, de manière urgente et incontestable, la laïcité,"

Il est bizarre ce ciment, on dirait plutôt un séparateur social et politique, étant donné l'incapacité politique à se mettre d'accord sur les applications pratiques de ce principe et à agir vraiment. La laïcité est bafouée dans les cantines scolaires, dans les cours, dans les hôpitaux, dans les cimetières (avec les carrés confessionnels), et combien d'autres situations pratiques non dites qui étonneraient l'Assemblée nationale si elle en avait seulement connaissance ? Et que dire du contresens sur les signes religieux dans les écoles exclus au nom de la laïcité, alors qu'ils devraient s'y maintenir justement au nom de la laïcité ?

Bref ce ciment est une catastrophe, c'est le ciment de la défaite intellectuelle et politique française, le pire que l'on puisse imaginer pour souder une nation telle que la nôtre. Ou alors il faut appliquer vraiment la laïcité, sans avoir peur de rien ni de personne, pas plus des religions que des faux laïcs, et alors ce sera un vrai ciment, mais pas avant.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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