On réussira à détruire Daech dans un, deux ou cinq ans, mais comment voyez-vous la situation en Irak, une fois cette tâche accomplie ? Les Kurdes, ayant payé le prix du sang, n'accepteront probablement pas d'entrer dans un système institutionnel irakien, même fédéraliste. Leur revendication permanente est de vivre dans le territoire qu'ils ont reconquis. Les milices chiites, sous le gouvernement de M. Nouri al-Maliki, ont également commis des atrocités qui ont précipité les sunnites dans les bras de Daech, et il sera donc très difficile de faire coexister ces deux communautés ; par conséquent, l'Irak n'existe virtuellement plus. Quel futur voyez-vous pour les frontières de ce pays ? Sans solution crédible, en lien avec le théâtre syrien, le conflit se perpétuera ad vitam.