Mesdames et messieurs les députés, il est tard mais cet amendement a une certaine importance dans la mise en oeuvre du dispositif, car il s'agit des moyens humains – la question a été posée par certains d'entre vous – de l'administration du ministère du travail ainsi que des modifications profondes au sein de l'organisation de ce ministère.
La mise en oeuvre du dispositif du contrat de génération nécessite plus que jamais la mobilisation de l'ensemble des acteurs économiques et celle de l'État, et plus particulièrement des inspecteurs du travail. Elle illustre et justifie la nécessité d'une inspection du travail forte et mobilisée sur ses missions.
La réflexion sur les missions et l'organisation du système d'inspection du travail que j'ai initiée, en concertation avec les organisations syndicales, a pour objectif d'apporter aux entreprises et aux salariés tout l'appui, l'expertise et la maîtrise des règles du code du travail qui leur sont nécessaires. Ce projet que nous portons avec Thierry Repentin prend tout son sens dans le cadre des priorités gouvernementales pour l'emploi et pour le dialogue social dans les entreprises.
Il est important que l'inspection puisse être mobilisée, et pour cela il faut qu'elle soit correctement positionnée. Or la situation de l'inspection du travail en France est singulière, au sens où la plupart des États disposant d'un système d'inspection inscrit dans le cadre des conventions OIT ne font aucune distinction entre les agents contrôlant les entreprises de moins de 50 salariés – en France les contrôleurs du travail, corps de catégorie B+ – et les entreprises de 50 salariés et plus – en France les inspecteurs du travail, corps de catégorie A.
Pour amorcer cette évolution vers un système d'inspection du travail reposant sur le corps des inspecteurs, un plan exceptionnel 2013-2015, qui sera très apprécié des contrôleurs du travail – certains d'entre vous m'avaient interrogé à ce sujet, parfois abordé dans vos circonscriptions – sera proposé. Il portera sur 540 transformations de postes de contrôleur – ce n'est pas rien ! – en postes d'inspecteur, dont 130 en 2013.
Chaque contrôleur aura la possibilité de se présenter, dans ce cadre, à un examen professionnel et prendra, en cas de succès, des fonctions dans les services dès la fin 2013, après avoir suivi une formation d'adaptation à l'emploi à l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle de Marcy-l'Étoile.
Tel est l'objet de cet amendement, dont vous aurez compris l'importance pour la mise en oeuvre des grandes orientations gouvernementales, dont celle que nous sommes en train de discuter aujourd'hui, mais aussi pour l'avenir de l'ensemble des contrôleurs et inspecteurs du travail.