Intervention de Yannick Favennec

Séance en hémicycle du 14 janvier 2016 à 9h30
Automaticité du déclenchement de mesures d'urgence en cas de pics de pollution — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec :

Le texte que nous étudions aujourd’hui concerne un sujet particulièrement important puisque la pollution atmosphérique est devenue l’un des risques environnementaux et sanitaires majeurs de notre siècle.

Récemment encore, une étude menée par une équipe de chercheurs de Harvard a indiqué que pour chaque augmentation de la concentration de l’air en particules fines le risque d’être hospitalisé pour une maladie neurodégénérative augmentait. Publiée le 1erjanvier, cette étude est la première à se pencher sur les effets dévastateurs d’une exposition à long terme aux particules fines sur les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer. En avril 2015, l’Organisation mondiale de la santé avait déjà publié une étude alarmante qui affirmait que dans cinquante-trois pays de la région européenne, la pollution atmosphérique aurait causé le décès prématuré d’environ 600 000 personnes. En 2012, l’OMS chiffrait le nombre de décès causés par la pollution de l’air à 8 millions dans le monde, les régions de l’Asie et du Pacifique étant les plus touchées avec 5,9 millions de morts.

La France ne fait malheureusement pas exception. En 2012, 43 400 décès prématurés étaient imputables à l’exposition aux particules fines, 1 500 à l’ozone et 7 700 au dioxyde de carbone. La qualité de l’air est d’ailleurs de plus en plus inquiétante en Île-de-France. Plus de 2,3 millions de Franciliens, dont neuf Parisiens sur dix, seraient en effet exposés à des niveaux de dioxyde d’azote supérieurs à la réglementation. Les principales causes de la pollution atmosphérique sont pourtant connues de tous : le trafic routier, d’une part, et les centrales thermiques d’autre part. Selon l’OCDE, le secteur des transports représenterait la première cause de mortalité prématurée, avec 50 % des décès. Ne serait-ce donc pas plutôt sur ce point que nous devrions agir rapidement, monsieur le rapporteur ?

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