Or, continuer à tolérer l’achat d’actes sexuels, c’est faire un bond en arrière, un retour au temps où l’on considérait que les femmes n’avaient pas de désir. C’est une terrible régression compte tenu des combats qui ont été menés depuis plusieurs dizaines d’années.
Dans ce cadre, l’interdiction d’achats d’actes sexuels est une condition essentielle de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. L’abolition de la prostitution est le fruit d’une lutte pour l’émancipation. C’est un combat féministe profondément moderne qui contribuera à la lutte contre les stéréotypes, à la prévention des violences et à l’égalité réelle.
La proposition de loi qui est soumise à votre assemblée aujourd’hui impulse un véritable changement de regard de la part de la société sur ce que représente l’achat de services sexuels. Cette proposition de loi apporte également les outils concrets de cette évolution sur le terrain.
Sur ce sujet qui a souvent fait l’objet de débats passionnés, il faut souligner la qualité du débat démocratique qui a été mené et qui fonde aujourd’hui la pertinence de ce texte.
Je tiens à saluer l’engagement des « survivantes », ces femmes sorties de la prostitution qui ont eu la force de témoigner et de revenir sur cette expérience douloureuse.