Intervention de Arnaud Leroy

Séance en hémicycle du 1er juin 2016 à 15h00
Économie bleue — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Leroy, rapporteur de la commission mixte paritaire :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, chers collègues, nous examinons aujourd’hui le texte de la proposition de loi pour l’économie bleue issu des travaux de la commission mixte paritaire, qui est le fruit d’un large consensus. Je tenais à vous féliciter, monsieur le secrétaire d’État, pour le bon travail qui a été accompli sur ce texte d’origine parlementaire, ainsi qu’à remercier nos collègues du Sénat. Nous avons pu aboutir à une CMP dite conclusive, qui nous aura permis d’adopter ce texte d’une importance majeure pour nombre de secteurs de notre économie sinon en un temps record, en tout cas en moins d’une année. Je me contenterai de rappeler deux chiffres clefs : ces secteurs représentent plus de 350 000 emplois sur l’ensemble du territoire, et le chiffre d’affaires cumulé des entreprises concernées dépasse les 70 milliards d’euros ; il pèse donc lourd dans notre PIB.

Ce texte est une première pierre. Il vise à renforcer le lien de la France avec la mer, combat qui reste d’actualité. Il ouvre aussi certains chantiers – car bien qu’il marque une avancée majeure dans de nombreux secteurs et fasse oeuvre de simplification, beaucoup reste à faire.

Il faudra donc assurer une constance et une cohérence, notamment sur le plan budgétaire. Vous savez que les temps sont durs, monsieur le secrétaire d’État : nous devrons nous battre – et nous serons au rendez-vous à l’Assemblée nationale – pour être sûrs que ce que nous sommes parvenus à obtenir ne soit pas fragilisé par de futures économies, fussent-elles nécessaires.

Nous devrons également nous interroger sur le portage politique de la politique publique de la mer dans notre pays. Vous savez que je suis personnellement favorable à un Secrétariat général de la mer renforcé. Nous aurons je l’espère à en discuter dans les prochains mois.

Il faut aussi faire plus de pédagogie sur le fait maritime, notamment à l’école, afin de rattraper des décennies – voire des siècles – de rendez-vous manqués entre la population française et un espace vital appelé à le devenir davantage encore dans les décennies à venir et pour le prochain siècle. Il faut bien sûr y travailler à l’école, mais aussi à travers le service public. Permettez-moi ici une petite référence télévisuelle, pour appeler votre attention sur le devenir de l’émission Thalassa, qui a bercé nombre d’entre nous et dont nous voyons la programmation se réduire d’année en année. Il importe de l’éviter, car cette émission est un outil important pour faire découvrir les métiers de la mer et susciter des vocations. J’en suis le vivant témoin : c’est grâce aux longues heures passées devant ce programme et aux fiches Cousteau que s’est affirmée ma volonté de travailler sur la mer. Veillons donc, dans les prochaines programmations, au devenir de cette émission à mes yeux essentielle.

Nous devrons par ailleurs nous poser quelques questions d’ordre économique. L’avenir du chantier naval STX tout d’abord. Vous le savez, la société-mère est en grande difficulté, et il faudra que la France soit au rendez-vous pour assurer, au-delà du carnet de commandes, un avenir à ce chantier naval essentiel à l’équilibre des chantiers navals français. Le canal Seine-Nord ensuite, dont nous avons eu l’occasion de discuter dernièrement.

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