Je me rapprocherai volontiers de lui par l'intermédiaire de sa représentante, très active, à l'ONPV.
L'ONPV constate qu'il faut approfondir les analyses concernant l'éducation et la formation dans les quartiers prioritaires. Encore faudra-t-il pouvoir accéder aux données qui nous le permettront, ce qui pose parfois problème ; nous allons persévérer, cependant.
Je ne saurais me substituer seul, madame Iborra, à tous les spécialistes chargés de définir l'évaluation de la politique de la ville. L'ONPV a constitué, la semaine dernière, un groupe qui permettra à nos spécialistes de l'évaluation de produire des idées communes, et non pas de simples appréciations. Par ailleurs, si nous avons vocation à intervenir sur l'ensemble du dispositif, nous ne disposons ni des forces nécessaires, ni des capacités de communication nous permettant de tout couvrir. Dès lors, nous poursuivrons notre travail de collecte et de mise à disposition de données statistiques, mais nous concentrerons notre rapport annuel sur quelques thèmes, ce qui nous permettra d'examiner de manière plus approfondie l'application de la politique de la ville, non seulement pour ce qui relève de l'État mais aussi des autres acteurs prenant part à ce qui est désormais un travail de coproduction. Nous mesurerons autant que possible le rapport entre le coût des politiques et leur efficacité, même si celle-ci se mesure parfois non pas par rapport à de simples statistiques, mais par rapport à d'éventuelles dérives. Quoi qu'il en soit, nous devons privilégier la convergence des résultats obtenus pour les populations des quartiers prioritaires et pour l'ensemble de la population vivant dans les agglomérations où ils se trouvent.
L'ONPV s'est également saisi de la question de l'outre-mer, où se trouve une part importante des quartiers prioritaires. Les spécificités de ces zones nous conduisent à les examiner non seulement en comparaison avec les autres, mais aussi pour elles-mêmes.
Enfin, madame Olivier, il existe dans les quartiers prioritaires une surreprésentation considérable des familles monoparentales et, parmi elles, des cheffes de famille. Or la situation des femmes de trente à quarante-neuf ans qui vivent dans les quartiers prioritaires est très préoccupante : 37 % d'entre elles sont inactives et 30 % seulement exercent un emploi à temps complet, contre 15 % et 56 % respectivement dans les autres unités urbaines. Les mêmes écarts se retrouvent en matière de travail à temps partiel – une situation parfois choisie en raison de la situation de cheffe de famille, mais qu'il faut le plus souvent croiser avec un niveau de qualification faible voire nul, d'où les terribles difficultés économiques que rencontrent ces femmes. Le rapport annuel de l'ONPV, qui comprend de nombreuses données sur cette question, a été déposé sur le Bureau de l'Assemblée nationale la semaine dernière.