Fatalement, lorsqu’une crue survient, tout est inondé. Et cela, ni vous, ni moi n’y pouvons rien. Je crois que nous avons tous manqué de clairvoyance. De plus, nous avons traversé une période, dans les années 1960, durant laquelle il n’a pas plu beaucoup. Nous avons construit des canalisations beaucoup trop petites qui aujourd’hui explosent dès qu’il y a beaucoup d’eau. Voilà pour le premier point.
Par ailleurs, je croyais qu’après le merveilleux succès qu’a constitué pour la France le Sommet de Paris sur le climat, nous allions bousculer sans attendre l’ordre des choses et changer de source d’énergies en tout cas donner un signal très fort au monde entier en nous tournant vers le soleil et l’énergie des marées, qui seules sont en capacité de nous donner de nouvelles marges de manoeuvre et de faire entrer à nouveau de l’argent dans notre pays qui ne produit plus. Notre appareil industriel, je l’ai dit tout à l’heure, est aux trois-quarts mort, et l’agriculture, monsieur le ministre Glavany, approche de sa fin. Vous connaissez comme moi les terribles enseignements du recensement général de l’agriculture et vous savez dans quel état se trouvent nos campagnes. Ce n’est donc pas la peine que j’insiste.
Il faut faire entrer de l’argent. Or, vu le montant de la dette, ce n’est pas en empruntant que l’on y parviendra, encore moins en nous tournant vers le pétrole ou je ne sais quelle solution.
Je croyais que ce texte allait nous permettre de suivre cette orientation. Certes, nous avons peut-être le temps de le faire, mais pour l’instant rien n’a été fait.
Le point sur lequel je diverge, ce sont vos proclamations. Je suis d’accord avec vous, monsieur Glavany, quelques dizaines de millions d’euros, ce n’est pas une somme énorme. Le problème est de savoir où les trouver et qui les finance. Je partage totalement ce qui a été exprimé à propos de ceux qui mettent l’eau en bouteille : il y en a de très gros et de très petits. Mais avec ce que nous avons voté il y a quarante-huit heures à peine – ou ce que nous n’avons pas voté, parce que le problème est mondial et que nous risquons d’ouvrir nos entreprises à la concurrence mondiale, parce que le problème est européen et qu’une directive européenne doit entrer en vigueur, parce que le problème est français et que nous risquons de nous exposer au rejet du Conseil constitutionnel –, nous avons laissé les riches férocement riches et les patrons férocement patrons.