Monsieur le président, madame la secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, mes chers collègues, notre assemblée examine cet après-midi la très intéressante proposition de résolution de notre collègue Patrick Hetzel, qui vise à proposer une homologation d’une année scolaire passée à l’étranger. Ce texte invite le Gouvernement à reconnaître les séjours à caractère scolaire effectués durant une année à l’étranger par des collégiens ou des lycéens.
Tout d’abord, je tiens à saluer cette initiative dont l’ambition est clairement de favoriser la mobilité de nos jeunes à l’étranger. En effet, sur l’ensemble de ces bancs, nous pouvons convenir qu’une expérience à l’étranger est tout à fait enrichissante. Cela permet notamment d’améliorer la maîtrise d’une langue, condition nécessaire pour de nombreuses professions.
Hasard du calendrier, les futurs bacheliers plancheront demain vendredi sur les épreuves de langues vivantes. Cela me conduit à faire le lien avec l’idée que nous sommes souvent considérés comme les « mauvais élèves » en matière d’apprentissage des langues étrangères, en particulier de l’anglais. La cause serait que les jeunes Français sont moins exposés aux langues étrangères que nombre de leurs homologues européens. Pour remédier à cette situation, il convient de favoriser l’immersion dans un pays, et cela dès le collège.
D’autre part, il va sans dire qu’une année à l’étranger est intéressante, en termes d’ouverture sur le monde, d’échanges culturels et de confiance en soi. C’est aussi l’occasion de tisser des liens et d’élargir son réseau relationnel.
Dans le cadre de mes fonctions de député des Français de l’étranger, je rencontre chaque semaine des Français qui ont souhaité à un moment de leur vie faire l’expérience de l’expatriation. Qu’il s’agisse d’une installation sur le long terme ou d’une durée plus courte, la vie à l’étranger est synonyme d’enrichissement et de développement. L’expatriation participe en outre au rayonnement de notre pays dans le monde entier.
Pour toutes ces raisons, c’est un devoir pour les responsables politiques, quelle que soit leur place dans l’hémicycle, d’aider les jeunes à s’expatrier et à revenir le plus facilement possible. Hélas, avant le bac, les parents hésitent souvent à laisser leur enfant partir une année à l’étranger : ils craignent que cela ne les pénalise dans leur cursus scolaire.
La question du retour en France constitue un véritable frein à la mobilité. Les jeunes Français sont aujourd’hui désavantagés dans la mesure où ils ne peuvent pas bénéficier d’équivalence : ces jeunes qui partent doivent nécessairement reprendre l’école au niveau qu’ils avaient atteint à leur départ de France. La France est en effet l’un des rares pays de l’Union européenne qui ne reconnaît pas la période passée à l’étranger.
Un élève qui fait le choix d’une mobilité à l’étranger ne devrait pas, madame la secrétaire d’État, être pénalisé dans son parcours scolaire à son retour, bien au contraire !
Une récente étude menée par l’Observatoire Erasmus + en partenariat avec le Centre d’études et de recherches sur les qualifications montre que celles et ceux qui ont effectué un stage, un séjour ou des études à l’étranger ont plus de facilité à entrer et à évoluer dans le monde professionnel. Les étudiants partis à l’étranger durant leur cursus trouvent leur premier emploi en 2,9 mois en moyenne, alors que cela prend beaucoup plus de temps pour les autres : 4,6 mois en moyenne. Certes, cette étude concerne les jeunes qui ont passé un séjour à l’étranger durant leurs études ; il n’en reste pas moins que même avant le bac une année à l’étranger est très utile pour l’avenir et l’ouverture de nos jeunes.