Je reviens sur une question importante, l'abaissement à seize ans de l'âge de la majorité civile, et non pénale – bien que les réformes récentes aient introduit des dérogations permettant de retenir la responsabilité pénale des mineurs.
Au risque de me répéter, cette loi a pour objectif de responsabiliser notre jeunesse. Or la jeunesse et la responsabilité ne commencent pas à dix-huit ans, comme le prouvent certaines mesures que nous avons adoptées dans ce projet de loi, ainsi que les dispositions actuelles sur la présidence des associations ou la direction des publications.
En Autriche, l'âge de la majorité électorale est fixé à seize ans. Le recul dont nous disposons permet de constater que l'abstention y est beaucoup moins forte que dans notre pays. Certes, à la récente élection présidentielle, l'extrême droite a obtenu 49 % des suffrages, mais les écologistes en ont remporté 51 %, et l'Autriche a élu un président écologiste. Notre pays, où la seule question qu'on se pose aujourd'hui – et qu'on n'aurait pas même imaginée il y a cinq ans – est de savoir qui affrontera Marine Le Pen au second tour de la prochaine élection présidentielle, n'a pas à frimer ni à donner des leçons aux autres.
Fixer la majorité civile à l'âge de seize ans correspond à l'esprit du texte. Si nous ne répondions pas au désir de la jeunesse de s'engager, nous nous rendrions d'une certaine manière complices de l'entre-soi et du rejet de la société que choisissent certains jeunes. C'est aussi le rôle du législateur que de favoriser leur engagement.