Je souhaite revenir sur les arguments développés par M. Carpentier et par le rapporteur général. Ceux qui connaissent bien la jeunesse considèrent que la majorité électorale à seize ans favorise l'inclusion, la participation et la citoyenneté.
Face au déficit de citoyenneté qui mine la période actuelle, faire participer les jeunes de seize ans à leur destin collectif, c'est-à-dire à toutes les élections, c'est aussi contribuer à leur donner le goût de l'engagement politique.
On reproche, à juste titre, au personnel politique français de ne pas refléter la diversité sociale du pays, et de ne pas se renouveler. Il est vrai que les principaux responsables politiques sont plutôt âgés.
Comment, autrement qu'au travers des appareils politiques, inciter la société civile à s'intéresser à la chose publique qui est une cause noble ?
Je conteste l'argument de la rapporteure sur la proximité de l'élection et le risque d'ouvrir un nouveau front. La politique, c'est le courage, c'est montrer qu'on ne se soumet pas, c'est convaincre les jeunes de s'engager et de se mêler de ce qui les regarde. Cela ne demande pas un courage particulier de proposer la majorité à seize ans.
Lors des élections présidentielles de 2002, votre serviteur proposait déjà le droit de vote à seize ans. C'était il y a quatorze ans ! Sommes-nous condamnés à attendre, comme pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, promesse de François Mitterrand en 1981 ? Je fais le lien entre les deux sujets, car il s'agit, dans les deux cas, de faire en sorte que chacun se sente citoyen et ne se sente pas exclu lorsqu'il faut décider ensemble de notre destin collectif.