Je vous promets, monsieur le président, que je n’insisterai pas. Je n’interviendrai que sur quatre ou cinq articles ; ensuite, vous pourrez terminer, puisque je sais qu’il faut achever l’examen de ce long projet de loi. Mais le sujet est vraiment trop important.
Je suis certainement ici le seul député qui ait, en tant qu’élu local, fait voter par deux fois un syndicat mixte sur cette question. Ce syndicat mixte, composé d’élus – en l’occurrence, les vingt-deux maires du territoire concerné, dans le Béarn, et des représentants du conseil général et du conseil régional –, se réunissait sous l’égide et avec l’accord du préfet, dans le cadre d’une organisation mise en oeuvre pour mettre fin à un véritable conflit. En effet, 300 personnes avaient été placées en garde à vue, et des petits cercueils s’échangeaient par courrier… Vous voyez un peu le contexte dans lequel nous nous trouvions !
Par deux fois, en 1996 et 1997, j’ai donc fait voter par une institution démocratique le principe de réintroduire deux ours. Le premier texte a été adopté à six heures moins le quart du matin, après quinze heures de délibérations ininterrompues – c’est la seule fois où nos débats ont duré si longtemps ! Le deuxième texte a été adopté après la mort de l’ours Cannelle, le dernier spécimen d’ours des Pyrénées : j’ai alors fait la même chose, devant une manifestation de 500 agriculteurs. Dans les deux cas, cependant, ma démarche n’a pas abouti, compte tenu de l’opposition du gouvernement de l’époque. Deux ministres – une de droite, une ancienne avocate dont le nom m’échappe, et une de gauche, Dominique Voynet – n’ont pas voulu que ce travail se fasse. J’en dirai un petit peu plus tout à l’heure.