Monsieur Hetzel, en vous écoutant parler de liberté, j’ai parfois l’impression que vous défendez la liberté du renard dans le poulailler, c’est-à-dire celle du plus fort. Or nous voulons, nous, défendre les plus faibles et leur donner des chances égales de promotion individuelle.
En définitive, quel est l’objectif de cet article 14 undecies que vous souhaitez supprimer ? Il vise, comme l’a rappelé Mme la rapporteure, à mettre en place – dans plusieurs académies et pendant trois ans – une expérimentation du principe de l’admission de droit en sections de techniciens supérieurs des bacheliers professionnels qui le souhaitent et qui, bien sûr, disposent d’un niveau de maîtrise attesté par l’équipe pédagogique de la classe de terminale, celui-ci demeurant l’élément principal de l’appréciation.
Ce que nous voulons, c’est remplacer la procédure de sélection actuelle par une procédure reposant sur un avis d’orientation du lycée d’origine de l’élève, qui est celui qui le connaît le mieux.
C’est une mesure de démocratisation, qui vise à garantir le droit des bacheliers professionnels à poursuivre des études s’ils le souhaitent. Aujourd’hui, quand ce n’est pas possible, ils se dirigent vers des filières universitaires par défaut et leur taux de réussite n’est que de 3 %, soit quatre fois moins qu’un bachelier général.
Avec une telle expérimentation, qui sera naturellement évaluée, le Gouvernement montre qu’il souhaite introduire un peu plus de justice sociale en offrant à des jeunes une chance particulière. Vous vous y opposez. C’est dommage. Ce n’est pas un bon message pour ces jeunes techniciens, qui méritent sûrement plus d’empathie de votre part.
Je suis donc défavorable à votre amendement.