C’est à cet objectif, l’élection de François Fillon à la présidence de la République, que nous allons désormais travailler de toutes nos forces, pour lui ainsi que pour l’élection de la grande majorité parlementaire qui gouvernera demain notre pays et, par dessus tout, pour la France.
Ce temps sera celui, tout simplement, de la grande alternance que rend possible l’extraordinaire légitimité populaire de François Fillon.
Le temps de l’alternance approche : ce sera le temps d’une rupture profonde et d’un changement qui permettra à la France d’être vraiment présidée et vraiment gouvernée.
Personne ne peut parier que vos députés, qui siègent aujourd’hui sur les bancs de cette assemblée, seront plus de soixante-dix dans la prochaine.
Je dirais simplement – même s’ils ne sont pas très nombreux – à tous les membres du Gouvernement qui sont encore présents, qu’à cinq mois du clap de fin ils ont un mérite infini à soutenir encore un chef de l’État qui a perdu les Français, qui a perdu son propre camp comme sa majorité parlementaire. Pour la première fois en effet sous la Ve République, le groupe majoritaire s’est fracturé en deux.Dans quelques minutes, vous ne recevrez sans doute, monsieur le Premier ministre, qu’une petite confiance, c’est-à-dire la confiance rétrécie d’une assemblée de gauche qui attend, fataliste et résignée, sa chute programmée.Monsieur le Premier ...
Je n’évoquerai pas outre mesure les sans-dents, le scooter d’un Président au comportement inconscient ni Mademoiselle Léonarda et tout ce qu’un Président bavard n’aurait jamais dû dire, notamment en sa qualité de chef des armées.
En la matière, ce quinquennat a été – avec l’affaire Cahuzac ainsi qu’avec les ministres victimes de phobies administratives – une farce tragi-comique, et peut-être n’avons-nous pas encore tout vu.
D’ailleurs, personne – pas même lui – ne le défend. Personne en outre ne défend non plus le bilan éthique de celui qui avait osé, sans gêne, dire : moi président, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
Le bilan politique de François Hollande est par conséquent indéfendable.
C’est une faute lourde : avec la future majorité, il nous reviendra de mettre fin à cette dérive idéologique et de remettre l’église au milieu du village.
Vous n’avez pas le droit de travestir ni de dissimuler l’histoire de France quand elle ne correspond pas aux valeurs de la gauche.
Non, monsieur le Premier ministre, la France et les Français, et tout particulièrement les plus jeunes, n’ont pas à s’excuser d’être les produits de la civilisation judéo-chrétienne. Ils n’ont pas plus à s’excuser d’être les enfants de l’esprit des Lumières ni les héritiers d’une République indivisible et laïque où le communautarisme n’a pas sa place.
Cette politique l’a également été s’agissant de la réforme des collèges. Les disciplines fondamentales – mathématiques, français et histoire-géographie – ont été affaiblies au profit d’enseignements et de pratiques interdisciplinaires qui ne sont – tous les professeurs de collèges nous le disent – qu’une supercherie.Leur politique a également, enfin, été dogmatique s’agissant des nouveaux programmes, notamment ceux d’histoire : nous risquons vraiment, et je le dis avec gravité, de creuser un fossé entre nos enfants et l’histoire de leur pays dont des pans entiers seront occultés.
Ils ont en effet mené une politique dogmatique s’agissant de la réforme des rythmes scolaires qui est un fiasco pédagogique.
L’avenir dira sans doute qu’ils ont formé le pire trio de ministres de l’éducation de notre histoire.
Par conséquent, il nous faudra, très vite, remettre de l’ordre dans le désordre territorial que vous avez semé.Un mot, évidemment, parce qu’elle devait également être le marqueur du quinquennat de François Hollande, de l’éducation nationale. J’ai parlé de l’apprentissage, mais que dire du bilan des trois ministres qui se sont succédé rue de Grenelle, MM. Peillon et Hamon et Mme Belkacem ?
Cette baisse a obéré et obère lourdement l’investissement public. Votre réforme des collectivités n’a en effet consisté qu’en une pression budgétaire exercée sans aucun discernement.Vous auriez été mieux inspirés de faire confiance aux communes de France dont les maires sont, plus que jamais, la colonne vertébrale de notre République et de ne pas supprimer le conseiller territorial qui constituait un pas en avant intelligent vers le rapprochement entre le département et la région.
Compte tenu de la chute brutale de la construction depuis 2013, il faudra la reprendre de fonds en comble. Tout a été fait en dépit du bons sens : les secteurs du bâtiment, de la construction et des travaux publics ont durement souffert de votre aveuglement.Cet aveuglement idéologique a culminé avec la loi Duflot qui a montré du doigt les propriétaires comme étant des privilégiés. Or nous savons tous que pour avoir des logements à louer, il faut des propriétaires qui investissent et donc qu’au lieu de les stigmatiser, il vaut mieux les remercier et les encourager.Votre aveuglement vous a également conduit à baisser, de façon insupportable, les dotations ...
Comprenez-nous bien, monsieur le Premier ministre, ce qui nous sépare irrémédiablement, c’est que nous pensons que les enfants, tous les enfants, d’où qu’ils viennent et quel que soit leur milieu d’origine, ont les mêmes droits car ils sont la richesse de la France de demain. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)Nous rebâtirons une politique familiale juste, qui n’oubliera aucun des enfants de France.Votre bilan, c’est également une politique du logement incohérente et dangereuse.
Notre devoir sera de rompre avec le matraquage des familles comme avec cette politique qui leur est volontairement opposée : elle s’avère en effet tellement brutale qu’elle commence déjà à avoir des effets négatifs sur la natalité.
Notre devoir, demain, sera de rétablir une équité de traitement et de récompenser, car ils rendent notre pays plus riche, le travail de celles et ceux qui produisent de la valeur ajoutée. En un mot, nous cesserons de toujours prendre aux mêmes et de donner à ceux qui profitent du système !
Bref, vous ne leur avez rien épargné.Vous avez même poussé certains de nos concitoyens qui appartiennent à ces mêmes classes moyennes vers les extrêmes. Ce faisant, vous avez nié cette évidence : les Français ne supportent plus que le fruit de leur travail soit confisqué au moment même où les vannes de l’assistanat sont grandes ouvertes avec le revenu de solidarité active, le RSA, la protection universelle maladie, l’aide médicale de l’État ou le tiers pavant généralisé.
Vous avez privilégié, avec méthode et même avec cynisme, des impôts confiscatoires qui ont frappé les classes moyennes. Celles-ci ont donc subi la sur-concentration de l’impôt à laquelle se sont ajoutées la baisse du quotient familial, la suppression des allocations familiales ainsi que la fiscalisation absolument inique des complémentaires de santé.
La France ne sortira pas du piège du chômage et ne redeviendra pas une grande nation industrielle si elle ne travaille pas davantage. Votre bilan, c’est en effet aussi le cercle vicieux de la dette, du déficit et de l’impôt.
Naturellement, il faut faire sauter le verrou des trente-cinq heures qui depuis vingt ans tire le pays vers le bas.
Revenus au pouvoir, nous ferons de l’apprentissage une priorité : on ne peut en effet continuer à envoyer des générations de jeunes dans le mur du chômage de masse, alors qu’avec l’apprentissage, en ayant en main un métier manuel et technique, on assure un taux de placement sans équivalent dans nos entreprises, quelle que soit leur taille, chez nos artisans ou dans notre industrie.Oui, pour nous, c’est bien le travail qu’il faut réhabiliter en libérant les énergies et en abandonnant cette masse de normes qui entravent les chefs d’entreprises, les indépendants, les agriculteurs comme les professions libérales.L’urgence commande également de baisser ...
Ce bilan, c’est d’abord l’explosion du chômage, avec 700 000 chômeurs de plus, un taux de chômage très supérieur à la moyenne de nos partenaires et un chômage qui touche un jeune sur quatre de moins de vingt-cinq ans. Vous aviez fait de la jeunesse votre priorité, et c’est peut-être votre principal échec.En sacrifiant l’apprentissage sur l’autel de votre idéologie, vous avez éloigné encore davantage de jeunes Français de l’emploi.
sans rendre des comptes sur ce bilan.
Qui est responsable des actes odieux des casseurs contre l’hôpital Necker ? C’est vous encore, monsieur le Premier ministre ! Qui est le Premier ministre qui a dû subir des mouvements de désobéissance des policiers nationaux, qui continent d’ailleurs aujourd’hui ? Qui, à peine nommé Premier ministre, a posé un genoux à terre devant les zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Qui a refusé toutes les propositions que nous avons faites pour bâtir une législation d’exception de lutte contre le terrorisme islamique, pour neutraliser les individus de retour du djihad, pour neutraliser les fichés S les plus radicaux, pour que nos prisons cessent d’être les ...
Qui est responsable de l’anarchie des « Nuits debout », en plein état d’urgence ? Vous, monsieur le Premier ministre !
Vient maintenant le moment de vous rafraîchir la mémoire, monsieur le Premier ministre, tout heureux que vous semblez être de loger à Matignon pour quelques semaines. Oui, je vais vous rafraîchir la mémoire, car vous êtes aussi responsable de ce bilan désastreux et de la Bérézina hollandaise. Vous avez été en charge des comptes publics, avec le succès que l’on sait. Vous avez été en charge de la sécurité des Français, là aussi avec le succès que l’on sait.
De 2007 à 2012, notre majorité est restée unie, soudée et cohérente autour du Premier ministre. Cela n’a jamais été le cas dans votre camp : jamais !
Avec Nicolas Sarkozy et François Fillon, les institutions ont été respectées du premier au dernier jour, ce qui n’a pas été le cas avec vous.
qui a dupé le pays et a bâti sa campagne sur des caricatures indignes ; car, vous le voyez bien avec le recul et à la lumière de ce qu’est votre exemple, le couple exécutif, entre 2007 et 2012, a tenu le cap de la première à la dernière seconde.
Ce réquisitoire puise ses fondements dans le commencement même du quinquennat et, pour être plus précis encore, dans ses préliminaires. Je sais, et je comprends, que cette critique vous blesse, comme le fait toujours la vérité.Votre quinquennat, monsieur le Premier ministre, a commencé par un mensonge, celui de l’élection de François Hollande,
Ce quinquennat ne mérite aucune oraison. Il ne mérite qu’une critique sévère, implacable et cinglante.
Oui, monsieur le Premier ministre, le spectacle affligeant de ces derniers jours a abîmé la République, et il n’est que l’ultime acte d’un quinquennat de tous les échecs.Vous avez tenté, dans un exercice un peu désespéré, de vous accrocher à une déclaration de politique générale. Une déclaration de politique général à cinq mois de la fin de la partie, cela, personne ne l’avait imaginé ni même essayé. Vous, vous n’avez pas reculé devant le ridicule, sans d’ailleurs tromper personne. Votre discours n’était évidemment pas une déclaration de politique générale mais, à certains égards peut-être, un discours d’adieu, parce que votre ...
…sous les coups de boutoir d’un Premier ministre qui, il faut bien le dire, l’a trahi.Le Président de la République, et on le comprend, ne pardonnera pas à celui qui lui a donné le dernier coup de poignard. Pourriez-vous, monsieur le Premier ministre, m’affirmer droit dans les yeux que ce n’est pas la vérité ? Non, et vous le savez très bien. François Hollande aurait pu être destitué pour bien d’autres raisons. Mais, en dernier ressort, c’est son Premier ministre qui l’a destitué, enivré, aveuglé qu’il était par l’image que son beau miroir lui renvoie de lui-même.Si je rappelle ces faits précis, bruts et presque tragiques, c’est pour ...
de la reddition sans conditions, en un mot de la démission pure et simple,…
Il est insupportable, parce que nous parlons de la France et de son image, que certains, comme vous, tentent de faire croire à nos concitoyens que François Hollande a pris une décision aussi courageuse qu’élégante ou estimable. De qui se moque-t-on ? Il a pris la seule décision qu’il pouvait prendre, celle de la fuite en rase campagne,
Nous ne doutons pas que vous aimiez notre pays, que vous aimiez l’État et la République, et que, par conséquent, comme l’immense majorité des Français, vous ayez un peu honte du spectacle délétère que la gauche de gouvernement donne au pays depuis quinze jours.
La logique constitutionnelle veut qu’un chef de gouvernement ait deux légitimités, celle qui émane du Président de la République et celle qui émane de la majorité parlementaire. Il est arrivé que des premiers ministres ne possèdent que l’une de ces deux légitimités, mais jamais qu’il n’en ait aucune. Or c’est bien la situation, inédite, insolite et, pour tout dire, un peu pathétique dans laquelle vous êtes, monsieur le Premier ministre.
Dès que M. le Premier ministre aura fini de lire ses textos, nous pourrons continuer…
Cette solidité a permis à notre pays de traverser de graves crises sans que jamais la conduite de l’État n’en souffre. Avez-vous conscience, monsieur le Premier ministre, que si vous êtes là, devant nous, ce n’est certainement pas grâce à la cohésion de votre majorité, ni grâce à vos talents personnels, mais par la grâce des institutions de la Ve République ?
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, le général de Gaulle a offert à la France des institutions et une constitution d’une solidité absolument extraordinaire.
Il vous a fallu cinq ans pour vous en apercevoir !
Ce sont des socialistes, pas des gens de droite !
C’est du bon sens !