C'est à cause d'Alain Richard.
Il s'agit du chef d'état-major des armées lui-même !
Nous avons été nombreux, au sein de cette commission, à nous rendre au Mali, où nous avons entendu les avis les plus divers. L'impression générale est toutefois celle d'un certain enlisement de la situation. Sur le plan politique d'abord, dans la mesure où les accords d'Alger ont bien du mal, le mot est faible, à être mis en pratique – on n'en voit guère la traduction sur le terrain –, on reste toujours dans l'enlisement : sans solution politique, il n'y aura pas de solution, quels que soient les efforts militaires. Ensuite, c'est toujours la France qui se retrouve à fournir le principal de l'effort. De ce point de vue, nous sommes bien loin des ...
Yves Fromion J'approuve ce qu'a dit Joaquim Pueyo et voudrais préciser à mon tour, s'agissant des Touaregs, que la France n'a jamais réussi, à l'époque de la colonisation, à soumettre totalement et durablement ce peuple, pas plus qu'à leur faire changer de mode de vie. Ceci dit, il ne faut pas se voiler la face. La sécurisation des frontières, parce qu'elle vise à éliminer les trafics dont vivent largement les Touaregs, les privera de ressources essentielles à leur survie. La question qui se pose est : comment vont-ils vivre à l'avenir puisque rien ne pousse au Sahel et que les conditions de vie iront en se dégradant avec le changement climatique, comme la présidente l'a ...
Yves Fromion Pour conclure, je voudrais présenter deux des enjeux actuels des missions EUTM et EUCAP, à savoir la décentralisation et la régionalisation, et faire un point sur la contribution européenne à l'opération Barkhane.Pendant ses deux premiers mandats, EUTM Mali s'est concentrée sur la formation de GTIA dans son quartier général de Koulikoro, non loin de Bamako. Cependant, maintenant que l'objectif de la mission est le renforcement des capacités de commandement et la formation des formateurs, sans parler de – je cite – « la contribution au processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration » des rebelles Touaregs, faire venir ces derniers ...
Yves Fromion L'objet de la mission d'information et, notamment, du déplacement au Mali, était d'apprécier sur le terrain les progrès dans la reconstruction de l'armée et des forces de sécurité intérieure maliennes et, en particulier s'agissant de la première, son autonomie opérationnelle qui, pour une large part, conditionnerait le retrait de la force Barkhane, c'est-à-dire les 4 000 soldats français positionnés au Sahel depuis 2014 (dont 1 500 au Mali).Le premier constat, c'est que cette mission a désormais atteint son rythme de croisière. L'impression générale produite par la visite de son centre d'entraînement à Koulikoro est celle d'une mission qui fonctionne bien et ...
Yves Fromion La déstabilisation du Mali et de l'ensemble de la région a eu de nombreuses conséquences sur la Stratégie européenne au Sahel, à commencer par le lancement de deux missions PSDC – EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali – sur lesquelles nous reviendrons évidemment longuement.Ces deux missions symbolisent la réorientation de la Stratégie européenne vers le renforcement de la sécurité dans la région, considérée désormais comme une frontière avancée de l'Union, tout en faisant enfin le lien entre la sécurité et le développement. En effet, prenant en compte les nouveaux risques liés à la chute du régime libyen, aux rébellions dans le nord du Mali et à ...
Par contre, ils voient leur député. (Sourires.)
Nous ne disons pas le contraire.
Mon général, merci du panorama que vous avez brossé, même s'il ne laisse pas d'inquiéter. Il est permis de se demander pourquoi, à chaque fois qu'on demande au Parlement d'approuver l'engagement de nos forces armées, le Gouvernement n'était pas tenu de fournir en même temps un état détaillé de nos forces et de nos capacités. Cela éviterait les gigantesques dépassements de contrats opérationnels que vous avez décrits, et qui paraissent irresponsables. Notre armée est aujourd'hui en grande difficulté, et nous sommes mis devant le fait accompli, alors que le Parlement n'est que très partiellement responsable de la situation. Si l'on décide de dépasser de 30 ...
Certainement pas !
Je m'étais rendu avec notre collègue Joaquim Pueyo en Sicile, sur un bateau italien, au contact des réalités que vous évoquez. Dans la continuité de ce qui vient d'être dit, il me semble que, s'agissant de la crise migratoire, nombre de pays européens cherchent avant tout à se donner bonne conscience. Ne soyons pas dupes : la Libye profite largement des flux financiers liés au trafic de migrants, essentiellement en provenance d'Afrique de l'Ouest. Ce à quoi nous assistons en l'espèce est une amplification d'une migration ancienne, due à la misère et aux difficultés économiques. Elle continuera tant que les pays d'émigration ne joueront pas le jeu.Mais lorsque ...
Je vous en donne acte, Madame.
Cette audition est très intéressante, et il serait bon qu'elle puisse se reproduire régulièrement, notamment à l'occasion de la discussion de la loi de programmation militaire. Il est très utile que nous puissions enfin avoir un échange direct avec notre « tortionnaire » de la direction du budget… (Sourires.)Le sérieux voudrait que nous nous entendions sur la définition du pourcentage de PIB que nous avons atteint, car selon qu'on y inclut ou non les pensions, il y a une différence de 8 milliards d'euros. Lorsque nous adoptons le budget en loi de finances initiale, il s'agit du budget « substantiel », celui dont les armées bénéficient pour leur action. ...
L'ASMP-A constitue l'ultime avertissement.
Juste un mot pour dissiper toute ambiguïté sur mon propos. Il ne s'agit pas de remettre en cause le caractère nucléaire de la propulsion du futur porte-avions. Je m'interroge sur sa capacité d'emport d'une arme nucléaire.
… Se pose également la question de la réalisation concrète d'un raid nucléaire à partir du porte-avions. Quand on constate le degré de complexité d'une telle opération menée à partir de la terre par les forces aériennes stratégiques et les moyens considérables qui doivent être mis en oeuvre, on peut s'interroger sur l'opportunité de maintenir cette composante hybride à l'avenir, d'autant qu'elle impose des contraintes très lourdes. En effet, un porte-avions qui embarque l'arme nucléaire est un bâtiment conçu et construit spécialement pour cela, avec notamment des problèmes de réduction des capacités de transport pour les munitions conventionnelles ...
Justement, la question de sa permanence mérite d'être évoquée ! Elle ne l'est pas car nous ne disposons que d'un seul porte-avions, ce qui pose un problème de continuité, également lié à la question du positionnement du porte-avions qui doit être portée de sa cible potentielle…
Ce rapport est extrêmement intéressant et il méritera d'être lu avec attention. Vous avez évoqué les deux composantes de notre force nucléaire mais en réalité il y en a trois, avec la composante aéronavale qui est hybride et ne peut être assimilée ni à la composante aérienne, ni à la composante océanique…
La FTI peut-elle donc être considérée comme une plateforme polyvalente à partir de laquelle on pourrait disposer d'une frégate anti-aérienne, d'une frégate anti-sous-marine, voire d'une frégate capable de tirer des missiles de croisière ?
C'est important, car nous avions cru comprendre lors des auditions précédentes, dont celle du chef d'état-major de la marine, que l'absence du missile de croisière découlait notamment de la structure du bâtiment et qu'aucune évolution n'était possible.
En ce qui concerne la consolidation européenne, il me semble que la réflexion est engagée depuis très longtemps et qu'il faut maintenant passer à l'action. Il fut un temps où l'on évoquait entre autres schémas, un rapprochement entre DCNS et TKMS. Pourriez-vous nous en dire plus sur les perspectives envisageables en cette matière ? En est-on au point mort ou des amorces de solutions se dessinent-elles ? Dans cette dernière hypothèse, une intervention politique forte sera nécessaire. On se souvient de ce qui s'est passé dans le domaine aéronautique et du nein opposé par l'Allemagne lorsque BAE a souhaité se rapprocher d'Airbus : à ce degré de consolidation, il ...
Ma première question porte sur l'accélération du programme SCORPION. Il y a quelques jours, nous avons pu constater les problèmes que pose la vétusté du VAB au Mali, pour ne parler que de ce matériel. Il nous semble impensable que l'on n'essaie pas d'accélérer le programme de remplacement de cet engin. D'autant que, ne nous faisons pas d'illusions, nous risquons d'être présents au Mali pendant encore de nombreuses années… Ce propos n'engage que moi, mais le bon sens nous conduit tous à cette conclusion. En bref, nous avons besoin de fournir à nos soldats des équipements plus performants que ceux dont ils disposent aujourd'hui.Le VAB dans lequel le pauvre ...
Pouvez-vous nous transmettre une note décrivant le dispositif de la MINUSMA ?
Cela prouve tout de même que l'on peut mettre le pied sur le sol libyen et que, avec un peu de bonne volonté, on pourrait accompagner l'opération Sophia.
Il n'y a donc pas de Milan italiens… (Sourires.)
Monsieur le ministre, sur la carte de la Libye que vous nous avez montrée apparaît clairement un déploiement italien à Misrata. Pourtant, on nous a expliqué que nous ne pouvions pas, dans le cadre de l'opération Sophia, pénétrer dans les eaux territoriales libyennes pour y intercepter les bateaux des passeurs. Dès lors, comment comprendre que les Italiens puissent, eux, être présents sur le sol libyen ? La situation a-t-elle suffisamment évolué pour que l'on puisse espérer avoir les moyens de maîtriser ce trafic inacceptable qui est à l'origine des nombreuses morts dont la presse se fait l'écho ?Ensuite, pourriez-vous nous indiquer si la MINUSMA, dont je ...
En retirant du matériel obsolète ?
Monsieur le ministre, ma collègue Marianne Dubois vent d'évoquer le financement de la future garde nationale. Je souhaiterais que vous nous en précisiez les financements, qui sont annoncés mais dont nous n'avons pas encore vu la traduction. Comment sera financée la montée en puissance de la garde nationale ? De même, comment allez-vous financer les mesures catégorielles dont le chef d'état-major des armées nous a parlé en Commission de la défense ?Vous avez évoqué un avancement de phase pour certains équipements de la marine. Un effort n'aurait-il pas dû être entrepris pour SCORPION ? Selon le cadencement que vous avez décidé, nous aurons encore besoin en ...
Monsieur le secrétaire d'État, je fais naturellement miens les propos des orateurs de mon groupe sur le budget que vous nous présentez. Je souhaite en outre appeler votre attention sur l'inégalité du sort réservé aux enfants de soldats morts au combat, selon qu'ils étaient nés ou à naître au moment du décès de leur père : les seconds n'auront pas les mêmes droits que leurs aînés dans le règlement de la situation patrimoniale. C'est anormal. Les armées ont saisi plusieurs fois le cabinet du ministre à ce sujet, sans réponse à ce jour. Je n'attends pas de vous que vous régliez la question aujourd'hui, mais elle appelle une solution équitable.
Je ne vous permets pas ! Mon père était résistant et a été fusillé par les nazis pour que nous puissions parler librement aujourd'hui !
Oui, pour les « sans dents » !
Pour le VBCI, cela avait été beaucoup moins long.
J'ai souligné qu'il fallait quatre ans pour qualifier le programme. N'est-ce pas un peu long ?
Monsieur le délégué général, pourriez-vous nous dire un mot sur le rapprochement entre Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Nexter Systems ?A-t-il été envisagé de confier l'entretien et le MCO du HK 416 à un industriel français ou les Allemands en auront-ils la responsabilité ?La négociation avec l'Inde s'était ouverte sur 126 Rafale. La commande des 36 appareils est-elle définitive ou peut-on espérer l'augmenter ?La mode actuelle consiste à débattre de l'objectif de consacrer 2 % des dépenses budgétaires à la défense. Quelle serait l'enveloppe nécessaire pour accélérer la mise en oeuvre du programme des Griffon et des Jaguar ? Vous avez affirmé que le ...
Mon général, vous avez fait un exposé remarquable qui dépeint nos forces armées dans sa réalité profonde, et je vous en remercie.Ma première question touche aux ressources – vous avez évoqué l'objectif des 2 %. Après les attentats de l'année dernière, le président de la République a présidé un conseil de défense lors duquel a été reconnu le besoin d'une « sur-dotation » de 800 millions d'euros par rapport à la LPM actualisée, sans qu'un arbitrage ait été rendu. Les 600 millions que vous évoquez s'inscrivent-ils dans cette « sur-dotation » ? Combien sont sûrs et, surtout, s'agit-il de recettes stabilisées ou de cessions immobilières, ...
Vous avez évoqué l'intérêt d'une marine à très large spectre, qui peut assumer les multiples missions qui lui sont confiées. Qu'en est-il cependant des frégates de taille intermédiaire (FTI) ? Ne peut-on pas s'étonner en effet du choix quasiment arrêté de ces frégates légères de 4 000 tonnes, tandis que les marines européennes, en Italie ou en Grande-Bretagne, s'orientent vers des bâtiments de 8 000 tonnes, les FREMM, elles-mêmes faisant 6 000 tonnes ?Pour une nation maritime comme la nôtre, qui se doit d'être présente sur tous les océans, les FTI sont-elles la solution ? Pourront-elles être dotées de missiles de croisière, ce qui paraît une ...
Même la STAT ne peut pas servir d'interface ?
En matière de service national, il faut savoir ce que l'on veut. Ou il s'agit de répondre à une vraie menace – et il faudra dire laquelle – de nature à contraindre 600 000 jeunes à venir se former pendant six mois pour devenir des combattants approximatifs. Ou il s'agit de suppléer une éducation nationale défaillante, qui fait que les jeunes sont en déshérence, n'ont plus d'esprit civique, etc. Cela n'a rien à voir, et ce n'est pas le rôle de l'armée. Il faut que l'on soit clair là-dessus, car c'est une aberration totale de laisser prospérer cette question du service national.Cette observation faite, j'en viens à mes questions. Mon général, la ...
Nous assistons donc bien à un renforcement des effectifs de l'armée de terre reposant sur un jeu interne au sein de l'ensemble des effectifs du ministère.
Le taux d'encadrement du service militaire adapté (SMA) n'est-il pas de un pour deux ?
On sait que la SNCF dispose d'un parc immobilier considérable en région parisienne, car elle se soucie du logement de ses salariés. Certains acteurs ont donc réussi en la matière et il n'y a pas de raisons pour que la défense ne prenne pas en considération cette question.
Il y a en effet une importante demande qui n'est pas satisfaite.
Je ne veux pas relancer un débat sans fin mais il y a tellement de contreparties négatives ! Les avantages que vous évoquez disparaissaient derrière des lourdeurs invraisemblables.
La question de la mobilité reste quand même problématique. Quand on voit que certains ouvriers de l'État refuser d'aller de Bourges à Avord !
Alors si vous le permettez Madame la présidente, et je m'arrêterai là, pourriez-vous me donner le montant exact du CAS « Pensions » ? En effet, lorsque l'on évoque un budget de la Défense à 2 % du PIB, il est essentiel d'avoir en tête que les pensions en représentent une bonne part – environ huit milliards d'euros.
Plusieurs questions, si vous le permettez, Monsieur le secrétaire général. Êtes-vous vraiment convaincu que le statut d'ouvrier de l'État soit le plus pertinent pour les métiers techniques que vous évoquiez tout à l'heure, en dépit de sa rigidité ? Faut-il vraiment avoir des statuts aussi singuliers alors que des entreprises embauchent tous les jours des personnels très qualifiés dans des spécialités pointues sans avoir besoin de les figer dans un emploi ?Sur l'îlot Saint-Germain et plus globalement sur les cessions parisiennes, est-il envisagé de conserver des locaux pour accueillir des militaires, y compris via des conventions ? Les déplacements entre Paris ...
S'agissant de l'accueil des personnels dans leurs régiments, de la condition des corps de troupes, ces crédits vous permettent-ils de nous offrir des perspectives heureuses dans des proportions convenables ?
C'est dommage ! (Sourires.)