Déposé le 1er juin 2015 par : M. Le Fur, M. Audibert Troin, M. Jean-Pierre Barbier, M. Chrétien, M. Cinieri, M. Cornut-Gentille, M. Costes, M. Decool, M. Deflesselles, M. Dhuicq, Mme Marianne Dubois, M. Fromion, M. Foulon, M. Furst, M. de Ganay, M. Gandolfi-Scheit, M. Gibbes, M. Gilard, M. Ginesy, M. Gorges, M. Gosselin, M. Goujon, Mme Greff, Mme Grommerch, Mme Grosskost, M. Guillet, M. Hetzel, M. Jacquat, Mme de La Raudière, Mme Le Callennec, M. Leboeuf, M. Frédéric Lefebvre, M. Le Ray, M. Lett, M. Luca, M. Lurton, M. Mariani, M. Alain Marleix, M. Olivier Marleix, M. Marlin, M. Mathis, M. Nicolin, M. Perrut, M. Poniatowski, M. de Rocca Serra, M. Saddier, M. Salen, M. Scellier, M. Sermier, M. Siré, M. Sordi, M. Straumann, Mme Tabarot, M. Tetart, Mme Vautrin, M. Vitel, Mme Zimmermann.
Rétablir l'article 2 dans la rédaction suivante :
Après le premier alinéa de l'article 38 de la loin° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Le cas échéant, lorsque le maire a connaissance de l'occupation du domicile d'un de ses administrés ou de l'occupation d'un logement vacant, dans les conditions déterminées au premier alinéa, il peut, après avoir cherché par tous moyens à contacter le propriétaire ou le locataire du logement occupé, demander au préfet de mettre en demeure l'occupant de quitter les lieux. »
La médiatisation de la situation de Maryvonne Thamin à Rennes au mois de mai 2015 a légitimement ému nos concitoyens.
Cette femme de 83 ans, infirme et malvoyante, est aujourd'hui sans domicile, alors que la maison dont elle est propriétaire est habitée par des occupants sans droit ni titre.
Après le décès de son compagnon, cette personne de 83 ans a été contrainte par les héritiers de celui-ci de quitter la longère de Saint-Domineuc où elle résidait avec lui et de regagner sa maison de Rennes, maison occupée par un groupe d'une quinzaine de squatteurs.
Les squatteurs du bien de Maryvonne Thamin invoquent la loi n° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable - dite loi DALO – et en ont affiché le texte sur la porte de sa maison. La quinzaine d'occupants a en outre changé les serrures de cette maison et installé des barbelés au pied des murs du jardin
L'article 38 de cette loi a pourtant entendu sanctionner les actes des squatteurs puisqu'il dispose qu'« En cas d'introduction et de maintien dans le domicile d'autrui à l'aide de manoeuvres, menaces, voies de fait ou de contrainte, le propriétaire ou le locataire du logement occupé peut demander au préfet de mettre en demeure l'occupant de quitter les lieux, après avoir déposé plainte, fait la preuve que le logement constitue son domicile et fait constater l'occupation illicite par un officier de police judiciaire. »
La mise en demeure est assortie d'un délai d'exécution qui ne peut être inférieur à vingt-quatre heures. Elle est notifiée aux occupants et publiée sous forme d'affichage en mairie et sur les lieux. Le cas échéant, elle est notifiée au propriétaire ou au locataire.
Lorsque la mise en demeure de quitter les lieux n'a pas été suivie d'effet dans le délai fixé, le préfet doit procéder à l'évacuation forcée du logement, sauf opposition du propriétaire ou du locataire dans le délai fixé pour l'exécution de la mise en demeure. »
Un amendement sénatorial à cette loi du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable a introduit dans le code pénal un article L. 226-4 prévoyant et réprimant l'occupation illicite du domicile d'autrui, «l'introduction ou le maintien dans le domicile d'autrui à l'aide de manoeuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet »et le punissant « d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ».
Au-delà du cas singulier de Maryvonne Thamin, ce sont bien les lacunes de la loi DALO qui apparaissent au grand jour.
Le phénomène des maisons et appartements squattés se développe et notre droit semble inadapté, car nous sommes confrontés à un vide juridique.
Malgré l'illégalité de l'occupation, une personne installée dans le domicile d'autrui a des droits. En conséquence, une personne propriétaire d'un logement peut assez difficilement expulser des personnes sans l'intervention d'un juge, sous peine d'être elle-même sujette à des poursuites.
La proposition de loi adoptée par le sénat tendant à préciser l'infraction de violation de domicile vise à compléter l'article L 226-4 du code pénal afin de répondre à cette préoccupation ;
Le présent amendement vise à rétablir l'article 2 dans sa rédaction initiale et à permettre au maire lorsqu'il a connaissance de l'occupation du domicile d'un de ses administrés ou de l'occupation d'un logement vacant, dans les conditions déterminées au premier alinéa, de pouvoir, après avoir cherché par tous moyens à contacter le propriétaire ou le locataire du logement occupé, demander au préfet de mettre en demeure l'occupant de quitter les lieux.
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