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En fait, votre but premier est de transformer notre société, comme cela a toujours été la volonté de la gauche lorsqu'elle est arrivée au pouvoir. Je regrette que vous utilisiez les homosexuels en leur faisant croire à une égalité. Celle-là n'existe pas puisque, de fait, dans votre projet de loi, nous pourrons écrire pour certains « père » et « mère », et pour d'autres « parents de même sexe ». Alors, oui : je suis triste pour les homosexuels, qui méritaient vraiment mieux que cette loi,
Je vais essayer d'expliquer autrement les choses pour trouver le moyen de me faire comprendre. Le mariage de personnes de même sexe aura pour conséquence l'établissement d'actes de naissance dont les parents seront deux femmes ou deux hommes. Cela révèle immédiatement l'existence d'une adoption plénière alors que la substitution de filiation n'est pas identifiable pour une adoption par un homme et une femme.
...ne tenant pas compte d'une grande partie de nos concitoyens qui restent attachés à cette très belle formule du code civil : « Il recevra de chaque partie, l'une après l'autre, la déclaration qu'elles veulent se prendre pour mari et femme. Il prononcera au nom de la loi qu'elles sont unies par le mariage, et il en dressera acte sur-le-champ ». Une fois encore, pour une minorité de couples de même sexe, à laquelle je reconnais depuis le début de cette discussion le droit à une reconnaissance juridique, que nous aurions pu satisfaire par une union civile, vous imposez votre idéologie aux couples hétérosexuels. Vous persistez à sous-estimer toutes les conséquence qu'elle entraînera sur le code civil et sur l'ensemble des textes qui régissent notre société. (Applaudissements sur les bancs du group...
Plus que l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, c'est bien la filiation qui est au centre de notre travail législatif. Vous avez tenté de brouiller les pistes en découpant votre projet de loi en fractions censées être moins visibles. Mais personne n'est dupe : aujourd'hui c'est l'adoption, demain ce sera la PMA et après-demain la GPA. Avec votre loi, vous allez imposer à ces futurs enfants une voie de filiation impossible, sans origine, gén...
...le dialogue que nous avons avec Mme la ministre de la famille sur la diversité des modèles familiaux. Si nous sommes d'accord s'agissant de leur diversité, nous avons un problème avec l'expression « faire famille ». (« Encore ! » sur les bancs du groupe SRC.) Qu'entendez-vous, madame la ministre, par « faire famille » ? Avec l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de personnes du même sexe, existe-t-il des limites à ce « faire famille » ? Je vous ai déjà posé la question : est-ce que les désirs des adultes doivent avoir ou non des limites ? Si oui, lesquelles ? Je prolongerai ma question, sans vouloir faire de la répétition. (« Bien sûr ! » sur les bancs du groupe SRC.) Mes chers collègues, nous faisons acte d'approfondissement. Madame la ministre de la famille, est-ce que, selon...
, rapporteur. L'article 310 du code civil dispose : « Tous les enfants dont la filiation est légalement établie ont les mêmes droits et les mêmes devoirs dans leurs rapports avec leur père et mère. Ils entrent dans la famille de chacun d'eux. » Notre collègue estime que dans ces conditions il n'est pas applicable aux couples de même sexe puisque le titre VII est exclu de l'article-balai. Or il est rendu applicable à la filiation adoptive par l'article 358 selon lequel « L'adopté a, dans la famille de l'adoptant, les mêmes droits et les mêmes obligations qu'un enfant dont la filiation est établie en application du titre VII du présent livre.» Tous ces enfants, y compris ceux qui sont dans des familles homoparentales, se verront do...
...berté qu'une responsabilité. En contrepartie de cette responsabilité, il n'est pas absurde, si par malheur votre enfant décède avant vous, que vous héritiez de lui. Mais dans votre logique, celle du désir d'enfant, je ne vois pas quelle est la base philosophique, en quelque sorte, qui justifierait que l'ascendant adoptif en l'occurrence et en particulier au sein d'un couple de personnes de même sexe hérite de lui. Dès lors qu'on s'est borné à épanouir un désir d'enfant, pourquoi devrait-on hériter de ce qui n'a été que la cause de l'épanouissement ?
...08 du code civil pour substituer aux mots : « Le mari et la femme », les mots : « Les époux ». Rappelons que cet article concerne la possibilité d'un domicile distinct « sans qu'il soit pour autant porté atteinte aux règles relatives à la communauté de vie ». Il est vrai que dans le langage courant on utilise facilement l'expression « les époux », mais cette entreprise de gommage systématique des sexes m'amène à m'interroger sur l'effacement de l'altérité et des différences. Depuis longtemps, le combat des homosexuels est fondé sur le droit à la différence, et ce combat est légitime. Aujourd'hui, on veut nier les différences, et je ne suis pas sûr que tous se retrouvent sur ce nouveau positionnement.
Dire époux en parlant de deux personnes de sexe différent peut signifier l'époux et l'épouse même s'il est assurément plus élégant et plus fort de dire mari et femme ou deux hommes, mais en aucune manière deux femmes. Notre maire qui aura déjà dit à deux femmes que l'autorité parentale appartient à père et mère, leur dira ensuite qu'elles sont les époux Je voulais vous rappeler et cela aurait pu faire l'objet d'un rappel au règlement ...
À propos de cet alinéa 9, je reviens sur l'argumentation que j'avais utilisée pour le précédent aliéna. Nous étions dans la même disposition : l'article balai vise à éviter de retirer les rédactions sexuées dans certains articles, pour que l'on entende époux ou couple de personnes de même sexe lorsqu'il est écrit père et mère ou mari et femme. Mais pourquoi l'avoir fait pour certains articles du code civil et pas pour d'autres ? Cela pose un vrai problème de rédaction et de compréhension de la loi. Les remarques du Conseil d'État, dont vous ne nous avez pas donné connaissance, auraient pu constituer un avis éclairé permettant de parvenir à une bonne rédaction. Pourquoi ne pas tenir c...
...nt de l'article 108, je voulais revenir sur ce qu'a décrit M. Mariton avec beaucoup de talent : le ridicule de la situation dans laquelle va se trouver l'officier d'état civil parler d'époux devant deux femmes ; les questions de compatibilité avec la langue française. Cela étant, sans changer le code civil, nous aurions pu prendre des mesures spécifiques pour les couples de personnes de même sexe et gérer le problème. Mais votre obstination, pour satisfaire les droits légitimes d'une minorité, à faire passer tous les futurs mariés, quel que soit leur sexe, sous les fourches caudines d'une loi qui uniformise le système est une erreur grave. L'imprudence commise par M. Bel ce matin, qui sème le trouble dans les esprits des députés, ajoute à la confusion car ce texte va avoir besoin des nav...
Vouloir l'égalité par la suppression de la différence des sexes, cela s'appelle la théorie du genre, que l'on voit cheminer petit à petit dans chacun des articles de ce projet de loi.
Madame la ministre, monsieur le rapporteur, qui ne rapporte pas grand-chose pour l'instant, je vais suivre votre logique : supprimons la cérémonie, à la limite ! Le texte actuel a dû être rédigé par Pierre Dac, Fernand Raynaud ou éventuellement Pierre Desproges. Nous arrivons à un tel degré d'incohérence, chers collègues, que deux personnes du même sexe s'entendront tenir un langage en total décalage. Alors poussons l'absurdité jusqu'au bout ou, si nous sommes raisonnables, arrêtons la cérémonie, ce sera beaucoup plus simple, et vous pourrez marier de manière officielle. Mais, s'il vous plaît, ne tournez pas en ridicule les maires et les officiers d'état civil.
...ant décède après ses père et mère. Tout à l'heure, le ministre Vidalies a souligné à juste titre que, jusqu'à une époque récente, la situation du conjoint survivant était assez mal traitée par la loi. S'il existait heureusement des formules assez accessibles pour résoudre cette difficulté, la législation actuelle est sans doute préférable. De la même façon, pour les couples de personnes de même sexe et pour les enfants dont ils peuvent avoir la charge, s'il n'y a pas de réponse automatique de la loi, il y a souvent des réponses permises par la loi afin de veiller aux intérêts de l'enfant et à ne pas léser d'autres héritiers potentiels. L'automatisme, monsieur le ministre, n'est pas en toute chose la bonne réponse. Je le dis avec beaucoup de constance, mais sans bien convaincre Mme Taubira q...
...ic cet avis , je lis la chose suivante qui me paraît tout à fait en rapport avec cet amendement : « Le Conseil d'État met en garde le Gouvernement d'une façon plus générale sur l'impact du projet sur les mariages hétérosexuels » ; puis « le Conseil d'État souligne l'importance qui s'attache au maintien, dans son périmètre actuel, d'un projet qui ouvre le mariage et l'adoption aux couples de même sexe dans les mêmes conditions que pour les autres couples, sans changer en rien les règles applicables à ces derniers ».
...ous embêter en vous demandant si la limitation à deux du nombre de mariés fait partie de ce cadre républicain, quoiqu'on puisse se poser la question : quel est le caractère républicain d'un mariage à deux ? Est-ce à dire que l'altérité sexuelle est un principe fondamental reconnu par les lois de la République ? Qu'est-il posé dans le cadre républicain ? Est-ce le nombre deux sans considération du sexe ? Y a-t-il une considération de sexe ? Il y a matière pour s'interroger sur les limites posées du cadre républicain. J'y reviendrai plus loin.
Je note que vous adressez vos salutations à la profession, monsieur Galut. Voici ce qu'il nous dit à propos de l'argument tiré de la nécessaire protection de l'enfant : « Le mariage et, en conséquence, l'adoption permettraient, selon les partisans du projet, d'assurer aux enfants d'adultes de même sexe une protection juridique inexistante à ce jour. Il n'en est rien. « Tout d'abord, de quels enfants parle-t-on ? Il ne s'agit pas des enfants dont les deux parents sont connus, et qui vivent avec leur père ou leur mère et le partenaire de même sexe de l'un ou l'autre. Ces enfants-là sont dans une situation de famille recomposée, tout comme ceux de parents divorcés et remariés, à ceci près que le ...
Bien sûr ! Je poursuis donc la citation que je tire du Livre blanc des États généraux de l'enfant portant sur le mariage de personnes de même sexe, édité par l'association Cosette et Gavroche : « Autrement dit, si ces enfants n'ont qu'un seul parent, c'est le plus souvent parce qu'ils ont été voulus comme tels par des personnes qui invoquent désormais, au soutien de leurs revendications, cette situation pourtant délibérée, puisqu'il leur a fallu adopter un enfant seul, ou se rendre à l'étranger pour utiliser un procédé interdit par la loi f...
...irait de quelques aménagements législatifs pour y remédier, mais ce ne peut être une raison pour prévoir l'ouverture de l'adoption aux couples homosexuels. » Voilà, mes chers collègues, ce que je voulais porter à la connaissance de l'Assemblée nationale. C'est également ce que nous disons depuis l'ouverture des débats sur ce projet de loi : l'ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe ne répond à aucune nécessité de droit. Il ne s'agit pas d'une nouvelle traduction du principe d'égalité qu'il serait nécessaire d'inscrire dans la loi. On ne peut pas plus arguer de la nécessité de prendre en compte toutes les situations familiales de manière égale. Tous ces arguments ne tiennent pas ! Nous sommes face à un choix politique, qui ne répond pas à des nécessités de droit, car le dro...
...ut enfant né d'un couple marié est présumé être le fruit de l'union de ce couple. » C'est l'article 312 du code civil, que nous étudions en ce moment. Je vois le rapporteur qui acquiesce, ce dont je le remercie. « Cette présomption peut être renversée par la preuve que le mari n'est pas le père. » C'est que nous rappelait Mme la garde des sceaux un peu plus tôt. « Or, dans le cas d'époux de même sexe, ce lien de parenté biologique est impossible. C'est la raison pour laquelle le projet de loi maintient cette présomption pour les couples de personnes de sexe différent sans l'appliquer aux couples homosexuels. » Nous comprenons très bien pourquoi. «Il y aura, alors, deux types de mariages et un risque de contentieux à venir au motif de la discrimination entre le mariage homosexuel et le mari...