Nous en convenons également, l’applicabilité réelle de ce dispositif peut être mise en doute tant elle nécessite la mise en place d’une procédure un peu lourde et contraignante. Emporter l’adhésion de 180 parlementaires, recueillir 4,5 millions de signatures, surmonter le contrôle de recevabilité du Conseil constitutionnel, obtenir l’inscription du texte à l’ordre du jour du Parlement : autant d’obstacles qui ne faciliteront pas la tâche de nos concitoyens. Sachons néanmoins en reconnaître le caractère novateur et ne pas en minimiser la portée.
Jusqu’à ce jour, la Ve République avait toujours fait du référendum une prérogative de l’exécutif : prérogative propre du Président de la République selon les dispositions combinées des articles 11 et 19 de la Constitution ; prérogative partagée aux termes de l’article 89 s’agissant de la révision de la Constitution. Il pourra désormais être initié par les parlementaires et constituera, à ce titre, un moyen pour les groupes minoritaires et d’opposition d’invoquer la volonté du peuple face à une éventuelle résistance du pouvoir en place. Cette évolution s’inscrit dans la droite ligne de la révision de 1974, laquelle a étendu le droit de saisine du Conseil constitutionnel à soixante députés ou soixante sénateurs.
En outre, outre sa finalité première, qui est d’offrir à nos concitoyens la possibilité de se saisir de toute question d’intérêt public, la réécriture de l’article 11 permet au Parlement de disposer de moyens d’imposer au Gouvernement son agenda, quitte à conduire le Président de la République à organiser un référendum. Ce sont là des avancées notables.
Concrètement, la pleine application des dispositions de l’article 11 est subordonnée à l’entrée en vigueur des projets de loi que nous examinons aujourd’hui.
Si certaines questions avaient été tranchées par le constituant de 2008, la quasi-intégralité de ce modèle français de référendum d’initiative citoyenne était à inventer. Restaient à déterminer les délais de recueil des signatures, les conditions dans lesquelles le Conseil constitutionnel serait amené à juger de la validité de la procédure, la nécessité ou non d’accorder au Président de la République un délai pour soumettre une proposition de loi au référendum, la création ou non d’une commission de contrôle. Le Parlement a donc entrepris un travail important pour répondre à l’ensemble de ces questions.
Au stade de la commission mixte paritaire, les principaux points restant en discussion concernaient la suppression de la commission de contrôle par le Sénat, le recueil des soutiens ainsi que la question du délai assigné au Président de la République pour organiser le référendum.
Les CMP sont finalement parvenues à établir un texte de compromis. Elles ont supprimé le délai que notre assemblée avait assigné au Président de la République et conservé le principe de la collecte des soutiens sous forme électronique, en tenant compte des incidences de la fracture numérique.
Nous nous félicitons de cet accord, car la déclinaison en loi et en loi organique de ce nouvel article n’était pas un exercice aisé sur le plan de la technique juridique.
De manière générale, mes chers collègues, en dépit des critiques avancées par l’opposition de l’époque, la révision constitutionnelle de 2008 a réellement renforcé les pouvoirs du Parlement et fait avancer notre démocratie, comme en témoignent ce progrès exceptionnel qu’est la question prioritaire de constitutionnalité ou celui que constitue l’attribution de la présidence des commissions des finances de nos assemblées à un parlementaire de l’opposition.
L’entrée en vigueur du projet de loi et du projet de loi organique va parachever cet édifice institutionnel et enrichir l’exercice de la citoyenneté et la pratique démocratique française d’un nouvel instrument.
En votant ces textes, nous allons achever une étape essentielle de l’évolution de nos institutions entamée en 2008. Le temps viendra d’en franchir de nouvelles, qui devront aller vers un équilibre encore meilleur des pouvoirs. Dans cet esprit et avec cette volonté, le groupe UDI votera ces deux textes.
Le 21/11/2013 à 16:44, YVAN BACHAUD (retraité) a dit :
Il faut un peu de cohérence SVP: VOUS écrivez :
À ce jour, le référendum dit d’initiative partagée est la dernière réforme...
PUIS
d’un référendum d’initiative parlementaire appuyé par le soutien populaire.
ALORS ?
Il s'agit d'une initiative EXCLUSIVEMENT PARLEMENTAIRE, soutenue par 10% des inscrits
Il ne s'agit pas d'initiative partagée.
De plus le plus important est que par un simple examen par les deux chambres de la proposition de loi la majorité ÉCARTE DÉFINITIVEMENT le recours au référendum qui est donc " au bon vouloir" de la majorité.
Cette procédure sui géneris ne donne aucune droit nouvelle à l'opposition parlementaire et encore moins aux citoyens.
Il en était autrement de la proposition VEDEL dénaturée par la Commission BALLADUR qui a remplacé si le texte n'a pas été ADOPTE dans les 4 mois par si le texte n'a pas été " examiné" dans .....
Ce texte ne sert a rien.
82 à 88 % des Français sont pour le principe d'un VERITABLE RIC que tous les partis avaient promis en 1993...!
M.M SARKOZY, FILLON et # 250 autres RPR se sont faits élire sur cette promesse!
4ème de 20 promesses du RPR lors des législatives de 1993 reprise dans un fascicule électoral largement diffusé intitulé « La réforme maintenant ! ».
« (…) Création d’un droit d’initiative populaire permettant à un groupe important de citoyens de provoquer l’organisation d’un référendum sur un sujet donné.
Dès 1993, le gouvernement proposera un projet de révision constitutionnel. »
L'UDF avec M.M BORLOO ET BAYROU l'avaient promis seulement dans les 5 ans.!
. AUJOURD'HUI:
EELV, le front de gauche et le PRG ont fait élire leurs députés avec le RIC dans leur programme 2012 MAIS pas un parlementaire n'a accepté de déposer un proposition de loi en sa faveur...
Il ne faut pas s'étonner qu"un sondage indique que 1% des Français ont du respect pour les élus..
Les municipales vont être un excellent test
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui