Pendant les cinq années de la précédente mandature, ce solde structurel était compris entre 3,5 et 5 %. C’est d’ailleurs l’ampleur de ce déficit structurel qui a expliqué l’explosion de la dette française. Cette réduction du déficit se fait, comme l’a rappelé M. le ministre, dans un strict respect de l’objectif et de la norme de dépenses, en ne s’appuyant pas sur un rabot uniforme, comme le gouvernement précédent, mais sur une politique sélective des dépenses privilégiant l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche et l’emploi.
Enfin, ce collectif budgétaire s’inscrit dans une reprise de l’activité économique en Europe commencée il y a près de trois trimestres. Le taux de croissance annuel moyen dans notre pays est de l’ordre de 1 %, avec des hauts et des bas, comme c’est le cas en période de reprise. L’Europe connaît une reprise lente et toute la politique du Gouvernement – aussi bien dans le budget voté pour 2013 que dans ce collectif budgétaire et dans le budget que nous voterons dans quelques jours pour 2014 – consiste à permettre cette reprise de la croissance, en s’appuyant sur un objectif majeur : l’inversion de la courbe du chômage.
C’est au chômage que je consacrerai ce qu’il me reste de temps de parole. De fait, face à la situation actuelle, deux attitudes étaient possibles. La première aurait été d’attendre que la croissance soit suffisante pour réduire spontanément le chômage : on sait qu’il faut plus de 1 % de croissance pour que les créations d’emploi contribuent à la réduction du chômage. La seconde, choisie par ce gouvernement, consiste à anticiper l’inversion de la courbe du chômage, par le biais d’une politique active concentrée sur l’emploi. Cette politique est parfaitement adaptée à la conjoncture.
Après deux années de récession européenne, la France, comme la plupart des pays européens, voit sa demande, et partant sa production, très éloignée de la production potentielle. Les entreprises expliquent en effet qu’à plus de 50 %, c’est la contrainte de demande qui limite la production, même si elles rencontrent aussi des problèmes d’offre. Par conséquent, le redémarrage – comme toujours en récession – se fait par la reprise de la demande. En soutenant la politique de l’emploi, en créant les emplois d’avenir et en mettant l’accent sur les emplois aidés dans le secteur non marchand, non seulement nous donnons des emplois à des jeunes qui en attendaient depuis longtemps – cela fait presque cinq mois que la courbe du chômage des jeunes s’est inversée –, mais nous donnons aussi du revenu. Ce sont là les meilleures façons de permettre à la demande de repartir et à la croissance de revenir.
Cette politique, inscrite dans le projet de loi de finances rectificative, comme dans les budgets pour 2013 et pour 2014, illustre parfaitement ce que sont les deux piliers de la politique du Gouvernement : le redressement et la justice.