Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du 17 décembre 2013 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Castaner :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, il est difficile d’entendre la représentante du Front national nous donner une leçon d’économie et de fiscalité, quand on se rappelle les mesures du programme économique du FN : sortie de l’Union européenne, suppression progressive de l’impôt sur le revenu, détaxation rapide de l’épargne populaire, suppression de l’ISF, abaissement du taux de l’impôt sur les sociétés à 10 % pour les PME, taxation des mouvements spéculatifs de capitaux, suppression des droits de donation et succession au sein de la famille quels que soient les montants, suppression de la CSG et de la CRDS, prélèvements obligatoires plafonnés à 35 % du PIB, spécialisation des impôts locaux… Bref, on rase gratis !

Le discours antifiscal du FN n’est évidemment pas nouveau ; chacun le connaît. Il s’appuie sur un individualisme populiste et évite sciemment les questions de fond. Rappelons, au-delà des mises en cause personnelles que nous venons d’entendre, que les enjeux fiscaux tournent autour de deux questions : le niveau et la structure des ressources publiques. La première est aussi celle du niveau général de l’action publique et de protection sociale, de la place des services publics, auxquels les Français sont très attachés et qu’il faut bien financer. Et, à écouter la représentante du Front national, on voit bien, une nouvelle fois, qu’au fond, pour ce parti, la question de savoir qui paie ne se pose pas : l’essentiel est de savoir sur quel fondement on agit, et peu importe ce que l’on dit.

Le FN ne répond pas à ces questions concrètes. C’est d’autant plus surprenant pour qui se souvient des propos tenus par Marine Le Pen lorsqu’elle était candidate à la présidence de la République. Elle annonçait alors 97 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, et évoquait 240 milliards d’euros de recettes nouvelles, dont on ne sait pas où elle comptait les trouver : cherchez l’erreur !

Mesdames et messieurs les députés, je crois que nous devons rester concentrés sur le contenu de ce projet de loi de finances rectificative, dont les députés de l’opposition nous ont dit qu’il était très attendu ! Je voudrais dire à MM. Mariton et de Courson que le fait de réclamer quelque chose n’en fait pas pour autant une évidence, et permet encore moins d’obtenir des résultats. Souvenez-vous : vous ne cessiez de réclamer l’emploi, et vous avez eu un million de chômeurs de plus ! Vous ne cessiez de réclamer le désendettement, et vous avez doublé la dette de ce pays en cinq ans !

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