Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 17 décembre 2013 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2013 — Discussion générale

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

Mais la Commission européenne ne dit pas autre chose que le Gouvernement, madame Dalloz. Elle reconnaît parfaitement que les déficits diminuent. Elle pourrait d’ailleurs difficilement dire autre chose, car c’est tout simplement la réalité ! Ses chiffres sont les mêmes que les nôtres. Peut-être votre angle de vue, dû à l’endroit où vous vous situez, vous conduit-il à ne pas voir les choses de la même manière que nous. Cela s’appelle une erreur de parallaxe : je ne vois rien d’autre que les lois de la physique pour expliquer la cécité dont vous semblez être victimes depuis des semaines.

Le déficit nominal était de 5,3 % du PIB en 2011, juste avant notre arrivée aux responsabilités. En 2014, nous serons à 3,6 %. La Commission européenne et le Haut Conseil des finances publiques reconnaissent parfaitement, l’un et l’autre, que nous avons réalisé des efforts structurels. Cet effort structurel s’est élevé à 1,3 point de PIB l’an dernier : la Cour des comptes l’a qualifié d’exceptionnel. Il s’est élevé à 1,7 point cette année. Nous le poursuivrons l’an prochain, pour 0,9 point. Vous pouvez considérer, madame la députée, et j’accepte volontiers cette critique, que ce n’est pas suffisant. Vous pouvez considérer que nous ne diminuons pas suffisamment les déficits ; il est vrai que nous les diminuons moins vite que vous ne les avez augmentés ! Mais vous ne pouvez pas déduire, du fait que les déficits diminuent aujourd’hui moins vite qu’ils n’augmentaient à votre époque, qu’ils augmentent : ce n’est tout simplement pas vrai.

M. Mariton s’est livré, pour sa part, à une démonstration absolument extraordinaire. Je regrette qu’il ne soit pas là : j’aurais beaucoup aimé lui donner ces éléments en le regardant dans les yeux. Sa démonstration consiste à dire que nous sommes bien plus mauvais que la majorité précédente car, si l’on compare le budget exécuté en 2013 au budget exécuté en 2012, on se rend compte qu’il y a 3 milliards d’euros de dépenses de plus, ce qui est, toujours selon M. Mariton, la conséquence scandaleuse de l’arrivée des socialistes aux responsabilités, et la preuve que nous sommes nuls ! Pour répondre à cela, je donnerai les chiffres qui illustrent les prouesses de la précédente majorité. Entre l’exécuté 2007 et l’exécuté 2008, on constatait une augmentation des dépenses de plus de 11 milliards d’euros.

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