Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 19 décembre 2013 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

La BPI reste cependant un outil manifestement sous-doté. Ne disposant que de 40 milliards d’euros de capacité de financement, soit 4 % seulement de l’encours des crédits aux entreprises, elle se voit limitée au rôle de correcteur des imperfections du marché et se borne souvent à inciter les entreprises à accroître leurs fonds propres, lesquels ne doivent leur faiblesse qu’au coût exorbitant du capital, c’est-à-dire des intérêts et dividendes, et au comportement prédateur des donneurs d’ordres. C’est sur ce volet qu’il nous semble nécessaire d’agir en priorité.

Vous faites au contraire le choix de priver l’action publique des ressources nécessaires au soutien efficace du tissu économique et de tout miser sur l’offre, c’est-à-dire sur l’innovation et l’exportation, clefs de voûte d’une « compétitivité » érigée en mantra du redressement productif.

La course à la compétitivité est une voie sans issue, une voie destructrice d’emplois et de richesses. C’est la voie du moins-disant social et fiscal qui ne favorise au fond que l’accumulation de richesses dans les mains du petit nombre de ceux qui ont déjà beaucoup.

Il nous faut échapper à cette fuite en avant. C’est elle qui conduit à faire peser l’effort, tout l’effort sur les plus modestes et les classes moyennes, en aggravant l’impôt, en paralysant les salaires et en limitant le pouvoir d’achat. Les conséquences sont désastreuses : le chômage s’accroît, les inégalités sociales et territoriales progressent, notre pays sacrifie son modèle social et son droit du travail…

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