Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 13 avril 2015 à 16h00
Renseignement — Motion de renvoi en commission

Manuel Valls, Premier ministre :

Mais je n’ai pas envie de polémiquer de la sorte parce que, précisément, cela nous affaiblit.

Nous avons tiré les leçons pour donner davantage de moyens techniques, budgétaires et humains aux services, et pas seulement dans le domaine de la sécurité car ils ont aussi besoin de différents spécialistes.

Nous n’avons donc pas perdu de temps. Il n’en reste pas moins vrai que la menace est là et qu’elle est durable. Ce terrorisme change en permanence et s’adapte. Telle est sa force et, pour reprendre votre mot, nous devons en effet faire preuve d’une plus grande détermination en nous adaptant nous-mêmes à chaque fois à cette réalité liée aussi à la situation géopolitique, laquelle ne cesse d’évoluer – je pense, par exemple, à ce qui est en train de se passer en Libye, si vous voyez ce dont je veux parler, et qui est particulièrement inquiétant puisque Daech s’implante aujourd’hui dans ce pays totalement désorganisé.

Dès l’automne 2012 – Bernard Cazeneuve a ensuite, bien entendu, poursuivi et amplifié ce travail –, nous avons accru la coopération entre pays européens, qui était à ce moment-là très faible.

Il ne suffit d’ailleurs pas de proclamer qu’il faut faire voter le PNR : il faut y arriver ! J’espère que, cette fois-ci, nous avons convaincu une majorité de parlementaires sur tous les bancs de voter en faveur de la création de cet outil de surveillance indispensable pour lutter contre le terrorisme. Tel est notre engagement. Ne cherchons donc pas de faux débats où il n’y en a pas et où nous pouvons nous retrouver, ici même comme au Parlement européen !

Honnêtement, lorsque l’on s’avise du nombre de pays qui ont été frappés par le terrorisme ou qui sont sous sa menace – la Grande-Bretagne, que vous citez, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, il y a encore quelques jours où une cellule a été démantelée à Barcelone alors qu’elle s’apprêtait non seulement à poursuivre l’embrigadement de djihadistes, mais aussi, sans doute, à frapper nos amis espagnols –, nous constatons que tous ont dû s’adapter et qu’il a fallu échanger sur les pratiques en vigueur, y compris dans notre pays.

Nous-mêmes nous sommes inspirés des méthodes dites de contre-radicalisation et de mobilisation des familles, y compris de celles dont la culture n’est parfois pas la nôtre sur ces questions.

Ne cherchons donc pas de faux débats où il n’y en a pas.

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