Je veux bien entendre tous les arguments, mais pas ceux qui sont inexacts, notamment en ce qui concerne la façon dont travaille l’Assemblée nationale. Je me permets de rappeler que les amendements ont été déposés jeudi, et traités par le service de la séance lundi à dix-sept heures trente. Nous avons l’habitude de travailler ainsi, et je trouve misérable de se réfugier derrière de tels arguments, surtout lorsqu’ils sont inexacts, alors que le sujet est d’une tout autre portée.
Nous avons aujourd’hui un défi à relever. Il concerne ce qui s’est passé il y a cent ans. Hier, c’étaient les Arméniens et les Assyro-Chaldéens ; aujourd’hui, ce sont les Yazidis et les Chrétiensd’Orient. La France se doit de les protéger. Pensons au message que nous adressons aux génocidaires et aux criminels ; pensons au message que nous adressons aux descendants des victimes. Non seulement vous n’avez pas répondu sur le fond aux arguments avancés à l’appui de la proposition de loi, mais vous ne prenez même pas l’engagement de traiter cette question dans un proche avenir. J’en suis profondément désolée pour cette cause que nous sommes tous censés défendre. Et je citerai de mémoire un propos d’André Malraux, qui disait que la France n’est grande que lorsqu’elle s’intéresse au monde.