Il va nous falloir aussi, pour permettre à chacun de passer du temps du zapping au temps du débat, aider les médias d’information à supplanter les réseaux sociaux, dernier espace où les citoyens choisissent de s’exprimer, à défaut de le faire dans les urnes.
Le législateur va devoir s’appuyer sur l’école, sur le monde culturel, sur les médias, pour que soit donnée à chacun la possibilité d’apprendre à lire les images, à décrypter les messages, à analyser les discours afin de ne pas être manipulé par des propos démagogiques. Nous devons aider médias et écoles à offrir à l’électeur le choix de passer de l’écume des vagues au temps de la réflexion.
C’est donc un travail de fond qui nous incombe, quand seule une moitié des Français gardent présent à l’esprit que les valeurs de la République, loin d’être acquises à jamais, sont à préserver d’élection en élection.
Aussi, bien que nous ne puissions que soutenir ce texte, élément d’une longue série, qui adapte les règles de parrainage, précise les comptes de campagne, harmonise les horaires de fermeture des bureaux de vote, retravaille l’accès aux médias, tous points que M. Urvoas a parfaitement détaillés, on peut cependant l’améliorer grâce à certains amendements, comme celui de M. Bloche. On peut aussi en ajouter un autre afin d’autoriser l’électeur à s’inscrire jusqu’au dernier moment ou presque. L’expérience menée cette année en ce sens a été très positive, car elle correspond aux rythmes de vie actuels.
Ainsi, de texte en texte, il nous faut confirmer que le rôle du législateur est bien d’écrire des lois qui renforcent la démocratie, redonnent l’envie et le goût d’être des citoyens fiers de leur vote, permettent que les Français n’aient plus à subir le joug des partis totalitaires, n’oublient plus que rien n’est plus fragile que l’article 1er de la Constitution, et que la France reste le pays des droits de l’homme et de la femme, pour que vive la République et que demeurent liberté, égalité et fraternité. C’est à cette exigence que doit répondre le projet de loi.