Dans le cas qui nous occupe des personnes étrangères victimes de la traite, par exemple, ils n’avaient pas conditionné l’obtention de papiers à la cessation définitive et soudaine de l’activité de prostitution. Je rappelle par ailleurs que le Défenseur des droits a pris parti dans ce débat, en expliquant que l’idée d’un arrêt brutal correspondait assez peu à la réalité des parcours de sortie de la prostitution – on n’en sort pas du jour au lendemain.
Il me paraît donc contradictoire de demander à une personne engagée dans le parcours de sortie de la prostitution d’avoir cessé cette activité, alors qu’elle est précisément engagée dans un parcours. Ce qui fait de cette sortie un parcours – et on pourrait le dire d’autres fléaux, d’autres situations difficiles ou de certaines addictions – c’est précisément le risque de rechute ou de retour en arrière. Et c’est bien pour cela que ces personnes ont besoin d’être accompagnées.
Je ne vois pas pourquoi une personne qui aurait définitivement arrêté la prostitution et qui n’en aurait plus besoin pour survivre aurait besoin d’associations pour l’entourer et pourquoi elle devrait s’adresser à l’État. Pourquoi devrait-elle s’engager dans un parcours si elle a pu s’en sortir sans aide ?