Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, je souhaite, avant toute chose, rendre un vif hommage à la Croix-Rouge française, à ses 53 000 bénévoles et ses 18 000 salariés qui, sur le terrain, remplissent les missions d’humanité, de solidarité et d’entraide que nous connaissons tous. Je souhaite également saluer son président, le professeur Jean-Jacques Eledjam, dont l’engagement contribue à maintenir la force et la grandeur de cette institution.
Je tiens aussi à saluer le travail de notre collègue et rapporteure, Françoise Dumas. Elle avait été, en 2014, rapporteure de la commission d’enquête chargée d’étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle : la proposition de loi qu’elle rapporte aujourd’hui s’inscrit dans le sillage des conclusions de cette commission d’enquête.
Nous nous réjouissons tous que cette proposition de loi voie le jour : elle est, en effet, importante dans les moments particulièrement difficiles que nous traversons. La crise des réfugiés nous a tous confrontés à la délicate question des frontières, « marque[s] de finitude, stigmate[s] d’imperfection », comme l’écrit Régis Debray, et à celle de l’Europe elle-même.
Cette notion de frontière nous amène à penser notre histoire et à interroger notre tradition d’accueil, ainsi que les valeurs qui unissent nos pays. La frontière peut être précieuse et protectrice, mais elle a pu également séparer et déchirer – nous espérons ne jamais le revivre.
L’afflux de réfugiés vers l’Europe, que nous connaissons aujourd’hui, n’est pas seulement un sujet politique : c’est également un sujet de conscience.