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Madame la ministre des affaires sociales, madame la présidente de la commission des affaires sociales, il y a des gens qui vivent dans ces secteurs où seront édifiées des salles de shoot, des secteurs qui, que vous le vouliez ou non, vont devenir, j’insiste, des zones de non-droit. C’est une réalité objective : la loi générale n’y sera appliquée ni aux consommateurs ni au personnel médical, alors qu’elle s’appliquera à l’exté...
Ce sont plus de 5 millions d’euros par an, qu’il y aurait, à l’évidence, avantage à consacrer à d’autres dépenses. Évidemment, personne n’a dit, dans nos rangs, qu’il fallait laisser les usagers problématiques de drogues dans leur souffrance extrême et leur dépendance. Il faut tout faire, au contraire, nous sommes d’accord sur ce point, pour les en sortir, mais en créant des lits d’addictologie, en multipliant les équipes mobiles qui se rendent au contact des plus marginaux, ou encore en développant des politiques de prévention et de détection des comorbidités associées, comme l’hépatite C, par exemple, qui constitue aujourd’hui un vrai problème. Aidez les toxicomanes à guérir, ...
... 9, pour les raisons qui viennent d’être énoncées par Philippe Goujon. J’ai eu l’occasion, tout à l’heure, d’évoquer à propos de cet article une contradiction et une illusion. Il y a même plusieurs contradictions et plusieurs illusions. Une première contradiction tient au fait qu’un texte sur la santé publique, destiné, donc, à protéger les individus, comporte une disposition qui les met au contraire en danger. Je connais l’argument selon lequel on n’a pas de prise sur la toxicomanie là où elle se pratique, dans certains quartiers, dans certaines rues, et je sais qu’il y a des situations dramatiques, mais, madame la ministre, je crois vraiment que votre remède est pire que le mal. C’est une fuite en avant, une sorte de désarmement face à la montée de la toxicomanie. On ne se donne pas les mo...
Tout s’oppose, en réalité, à la légalisation, à la généralisation des salles de shoot sur le territoire national : les traités internationaux qui nous lient, le droit pénal, que vous peinez à détricoter pour offrir ici ou là des immunités pénales aux intervenants de vos salles de shoot, ou encore une mission parlementaire de 2011. Souvenez-vous : une mission réunissant quinze députés et quinze sénateurs avait travaillé du mois de janvier au mois de juin, procédant à 53 auditions et entendant 107 personnes, et concluant : « Au vu des éléments qui précèdent, les rapporteurs estiment que la transposition en France de l’expérience des centres d’injections supervisés serait extrêmement hasardeuse et n’est en conséquen...
Mme la présidente de la commission est très catégorique, mais elle utilise tout de même le conditionnel pour dire que les salles de consommation pourraient réduire la consommation de drogue : elle n’en est finalement pas si sûre que ça. En fait, vous savez bien, madame la présidente de la commission des affaires sociales, qu’il n’en est rien, et vous savez bien qu’en légitimant de la manière dont vous le faites la consommation de drogues, parfois de drogues dures, vous allez nécessairement accroître, petit à petit, la consommation de drogue. C’est un mauvais message. Et puis je voudrais vous répéter que vous avez vraiment une conception très bizarre du droit. Vous dites que, puisqu’il se passe des cho...
...ultats positifs. C’est ce qui ressort notamment de l’évaluation faite par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies en 2013. C’est un modèle à la française qui émerge, caractérisé par l’adaptation du modèle hiérarchique aux valeurs humanistes, et les résidents, alors qu’ils étaient eux aussi particulièrement marginalisés, recouvrent santé physique et morale, estime de soi et capacité à faire des projets grâce à un accompagnement médico-social dans la durée et à la dimension thérapeutique des activités et du groupe. Ces structures, madame la ministre, manquent de financement aujourd’hui. Nous proposons donc ici de mieux les expérimenter. Puisque vous expérimentez les salles de shoot, au moins, expérimentez aussi les communautés thérapeutiques, qui visent le sevrage complet !
Vous pouvez comparer les deux, d’ailleurs, et leurs résultats respectifs, cela complétera la politique de réduction des risques et la prise en charge des publics marginalisés auxquels vous vous adressez. Cet amendement vise donc à permettre aux toxicodépendants de s’extraire de leur addiction, mais par le moyen des communautés thérapeutiques et non des salles de shoot.
...ot ne feront pas. Avez-vous entendu parler, par exemple, du centre de Bucy-le-Long ? Si l’État engageait pour les centres de sevrage et les communautés ne serait-ce que 30 % des fonds qu’il envisage de consacrer aux salles de shoot, cela réglerait une bonne partie du problème. Or, depuis le début de notre discussion, vous refusez d’envisager qu’il est possible de guérir de l’addiction, et de le faire sans produit de substitution. Il faut que vous acceptiez de financer les communautés thérapeutiques, dont EDVO, qui est une association absolument exemplaire et qui n’aurait pas besoin de recourir au mécénat si l’État la soutenait.
Vous allez implanter les salles de shoot sur l’ensemble du territoire national, dans la plupart des grandes villes de France. Il faut dire clairement que votre projet prévoit de généraliser les salles de shoot partout où les villes seront candidates, c’est-à-dire par exemple dans tous les chefs-lieux de département, spécialement là où il y a des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues – CAARUD.
Les salles de shoot déstabiliseront des quartiers entiers et aggraveront les problèmes que nous rencontrons en matière d’aménagement urbain, et d’aménagement du territoire en général. Vous savez que Marseille a été parmi les premières villes à expérimenter les distributeurs de seringues, avec le professeur Mattei. Jean-Claude Gaudin, en tant que maire, s’est montré très ouvert à cette pratique, pour protéger les toxicomanes. Mais aujourd’hui, force est de constater que nous avons de grosses difficultés dans les centres-villes, et dans certains endroits où se réunissent des toxicomanes. En cristallisant cette population avec des salles de shoot, nous allons au-devant de graves difficultés. Je pense qu’il est totalement irresponsable de procéde...
Au cours du précédent quinquennat, il avait été suggéré d’intervenir de façon autoritaire dans les cages d’escalier, pour virer les jeunes qui s’y droguent. Comme on le sait, cela n’a jamais été fait, car malheureusement il y a de très nombreuses cages d’escalier… Je préfère, pour ma part, que l’on regroupe dans des endroits déterminés ceux qui, en raison de leur addiction, sont malheureusement dans la nécessité de prendre de la drogue plutôt que de les laisser se droguer dans chaque...
…où l’on pourrait les aider à se droguer de manière hygiénique. Mais c’est méconnaître la réalité de l’addiction. Un toxicomane ne se drogue pas à heures fixes, il ne se conformera pas aux horaires de bureau d’une salle de shoot ! Un toxicomane répond à un besoin, à une pulsion qu’il doit satisfaire dans l’urgence. Il ne se donnera pas la peine de parcourir cent mètres, deux cents mètres, un kilomètre, dix kilomètres pour rejoindre une salle de shoot et éviter de se droguer dans la rue. Votre lecture de la situation n’est pas réaliste. Vous avez également évoqué, madame Lemorton, la ques...
Je sais que vous avez déjà très largement débattu de ce sujet cet après-midi, mais je suis atterrée par le manque de retours d’expériences. Avec l’ouverture des salles de shoot, vous nous imposez – c’est le fait majoritaire, et vous refusez chacun de nos amendements – de changer nos villes et nos quartiers sans jamais nous donner des informations concrètes sur les expériences étrangères en la matière et sur la capacité des toxicomanes à sortir de l’enfer de la drogue grâce à ce dispositif. Nous savons seulement que celui-ci coûtera extrêmement cher, 1 million d’euros, et qu’il n’y aura aucun suivi. Cet argent pourr...
...ins, comme des anxiolytiques, des neuroleptiques ou encore des antidépresseurs ! On voit bien là vos difficultés. Vous êtes incapables, et pour cause, d’établir une liste définitive, car la chimie permet aux mafias du monde d’inventer quasiment tous les jours de nouveaux produits pour intoxiquer la jeunesse des pays développés. Vous ne pouvez pas non plus fixer les doses. L’alinéa 2 vise à soustraire à toute poursuite pénale les personnes détenant des produits destinés à leur propre consommation, mais comment pourrez-vous fixer chaque dose personnelle ? C’est totalement absurde ! Certaines personnes entreront dans les salles avec plus de produits que leur consommation personnelle. Ils prétendront avec un air angélique que ces produits sont pour eux seuls, pas pour les voisins. Comment allez-...
Vous n’avez pas répondu à la question sur les horaires d’ouverture des salles de shoot. Seront-elles ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou uniquement aux horaires de bureau, ce qui empêcherait les toxicomanes, qui se droguent à toute heure, de recourir à leurs services ? Vous n’avez pas répondu sur les chiffres de la consommation de drogues des mineurs que je vous ai demandés, madame la ministre. Vous ne répondez pas aux questions mais ...
J’irai même dans votre sens. Dans la vie, il ne faut jamais essayer de faire, il faut faire ou ne pas faire. Puisqu’on sait qu’il existe des produits avec des dérivés toxiques, ce n’est pas une provocation que de proposer que l’État fournisse les produits ! Certaines questions sont légitimes ! Allons jusqu’au bout de la logique pour prévenir les risques.
Il s’agit d’une zone, d’un périmètre de 500 mètres autour des salles de shoot dans lequel les forces de l’ordre n’interpelleront ni les dealers, ni les consommateurs, comme cela se passe partout dans le monde aux endroits où de telles salles ont ouvert leurs portes. Madame le ministre, vous ne l’avez pas dit en des termes aussi clairs, mais on a bien compris que c’était le message que vous nous adressiez ce soir. Cet amendement pointe précisément cette incohérence entre la légalité de la consommation de drogues à l’intérieur des salles de shoot et son illégalité à l’extérieur. En réalité, ces salles créent de facto – les expériences menées partout dans le monde en attestent – des zones d’échange à l’extérieur comme à l’intér...
...vous pensez que celui qui se présentera à l’entrée de la salle va brandir une carte de consommateur… ou de dealer ? Enfin voyons, un peu de réalisme ! Il est évident que le dealer se fera passer pour un consommateur, et que tout va s’entrechoquer. On le voit bien. On a cité tout à l’heure l’exemple espagnol, alors regardons les publications des médecins espagnols sur cette question. Elles sont claires : ces salles attirent autant les dealers que les consommateurs.
Comment voulez-vous que notre famille politique accepte ce genre de propos ? Non seulement, depuis le début de l’examen de ce texte, vous nous proposez des dispositions incohérentes, et parfois contraires à son esprit, mais nous découvrons, ou plutôt nous nous avons la confirmation, au cours du débat, que certains de nos collègues sont favorables à la dépénalisation ! Et ils le disent au sein de l’hémicycle !
... trois pages du Programme commun de la gauche de 1981, car ce sont des nostalgiques, quelques feuilles de buvard et quelques substances nouvelles non encore connues à ce jour, comme la kétamine. J’entre dans la salle de shoot, accompagné de mes agents qui affirment que les produits qu’ils détiennent sont destinés à leur consommation personnelle. Qui va démontrer qu’ils disent vrai, ou qu’au contraire lesdites substances sont destinées à ravitailler les clients présents, contre des espèces sonnantes et trébuchantes – ou pas ? Cela n’est pas sérieux.