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À La Réunion, des classes passerelles sont mises en place dès trois ans, donc dès la maternelle. Dans toutes les classes où est dispensé un enseignement bilingue français-créole bien identifié et différencié, l'apprentissage du français par les enfants est plus rapide et plus efficace que lorsque les deux langues ne sont pas distinguées. Apprendre les langues étrangères dès le plus jeune âge constitue donc une richesse. L'enseignement des langues régionales dès les premières années de l'école est une source de réussite pour l'ensemble des élèves qui vivent sur ces territoires. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
...ssé tous les filtres habituels : arrêtons donc d'invoquer des arguments de procédure. Ces derniers sont, comme toujours, utilisés pour masquer le fond, et pour taire ce que vous avez réellement derrière la tête. Le sujet est simple. Nous saisissons-nous de l'occasion offerte par ce texte qui se veut fondamental c'est le terme que vous utilisez, monsieur le ministre pour poser la question des langues régionales ? Voilà le sujet !
..., je ne fais que reprendre les propositions qui résultent des travaux que nous avons effectués ensemble, avec le monde associatif, avec nos collègues Jung, Urvoas et d'autres. J'ai découpé ces propositions sous forme d'amendements, mais il ne s'agit pas d'autre chose. Mes chers collègues, nous n'aurons pas d'autres occasions. Le Président de la République vient d'enterrer la charte européenne des langues régionales. Saisissons donc cette occasion, et ne reportons pas éternellement à demain ce qui avait été bien lancé en 2008, lorsque nous avons procédé à la révision constitutionnelle.
Quelques mots sur ces amendements : je voulais justement intervenir sur celui que le Gouvernement a retiré. Je confirme que l'enseignement précoce des langues régionales et en l'occurrence, dans ce projet de loi, d'une langue étrangère donne de très bons résultats. Lorsque j'ai travaillé sur ce texte, monsieur le ministre, j'ai écrit « très bien » en marge de l'alinéa 92. (Sourires.)
M. Breton vient de dire que nous avons travaillé beaucoup et longtemps en commission sur ce sujet des langues régionales, dans une bonne ambiance.
Il faut que l'apprentissage de la langue régionale soit favorisé, et que le bilinguisme soit encouragé dès la maternelle. En Alsace, les résultats obtenus dans certains lycées sont tout à fait remarquables, notamment dans les sections « Abibac » où les élèves ont une double culture. Ces enfants sont véritablement armés pour réussir leurs études. C'est pourquoi un apprentissage précoce des langues étrangères n'est pas du tout contradicto...
J'irai dans le même sens. Je conseille aux collègues réticents à l'apprentissage des langues régionales ou des langues étrangères dès le plus jeune âge de lire les travaux de Claude Hagège : vous verrez que cet apprentissage précoce ne fatigue pas, bien au contraire. De plus, dans les sections bilingues, les résultats sont meilleurs en français mais aussi en mathématiques. (L'amendement n° 1459 est adopté.)
J'ai entendu notre rapporteur évoquer la navette. J'ai entendu notre ministre l'évoquer également, dans des termes un peu plus sibyllins. Je suis toujours très dubitatif quant aux progrès susceptibles de venir du Sénat dans le domaine des langues régionales. Je crois davantage aux efforts de notre assemblée : je suis donc convaincu que nous pouvons progresser. Mes chers collègues, ces textes que j'ai découpés sous forme d'amendements ne sont pas autre chose que le résultat de travaux consensuels réalisés avant nous par le monde associatif. Je pense au monde associatif du pays d'Oc, de Corse, du Pays Basque, d'Alsace, de Bretagne et des ...
Il s'agit d'une autre logique. Les langues régionales doivent donc absolument faire l'objet d'un titre spécifique. Monsieur le ministre, l'un de vos prédécesseurs avait utilisé l'expression « langues de France », qui était d'ailleurs assez belle au demeurant.
Cet amendement développe la notion d'enseignement des langues régionales en insistant sur le fait qu'il existe des degrés divers. Il s'agit parfois de simples initiations, avec une dimension culturelle majeure, parfois de l'apprentissage explicite d'une langue ; parfois, il y a le souci d'aller objectivement vers une maîtrise totale de ces langues. Je rappelle que l'école Diwan, qui est la plus avancée en matière d'immersion, est également celle qui obtien...
Je ne peux pas laisser dire que Marc Le Fur a rédigé tout seul ces amendements. Je suis un ancien conseiller pédagogique en langues et cultures régionales. Je pense connaître assez bien le sujet. Je n'appartiens plus à la commission des affaires culturelles mais à la commission des affaires économiques : je n'ai donc pas participé à ses travaux.
Ces amendements sont extrêmement importants. Il importe Monsieur le ministre, quand on parle des langues régionales, il est assez désagréable de vous voir faire autre chose, regarder ailleurs et faire une moue de mépris. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
...! Oui, il existe un droit d'amendement, qui fait partie de la substance même du travail parlementaire et qui appartient à chaque député : on peut l'utiliser aussi souvent qu'on le souhaite, n'en déplaise à un certain nombre d'entre vous. L'argument développé par Marc Le Fur est excellent. Non seulement l'annexe ne comprend que deux paragraphes de rattrapage, histoire de dire que l'on a parlé des langues régionales au milieu de quarante pages où l'on a parlé de tout , mais surtout on a réussi à mélanger les langues régionales avec les langues étrangères, ce qui est quand même assez remarquable ! Pour la qualité du texte du Gouvernement, il est indispensable que cette erreur soit corrigée, aujourd'hui, dans le cadre d'un éventuel sursaut de lucidité de la majorité ou, à défaut, au pire, dans ...
Chers collègues, les langues régionales et les langues étrangères ne s'opposent pas. Les associations elles-mêmes ont demandé qu'elles soient mises à peu près sur le même niveau. Elles participent à l'ouverture à une culture, à des méthodes métacognitives, etc. Je vous le dis, chers collègues, vous faites une erreur. (L'amendement n° 1529 n'est pas adopté.)
Je comprends cette réticence traditionnelle de la gauche à l'égard des langues régionales. (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Elle n'est pas nouvelle. La logique qui est la vôtre est celle d'une égalité qui se confond avec l'uniformité. C'est cela votre logique. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) La logique qui est la nôtre est celle d'une égalité qui consent, tolère, promeut la diversité,
mais qui sont des projections vers l'avenir. Croyez-moi, chers collègues, ceux qui, chez moi, sont le plus attachés aux langues régionales, ce ne sont pas les anciens car elles font partie de leur monde , mais les jeunes, qui les redécouvrent, qui y attachent la plus grande importance, qui y voient un élément d'identité. Pourquoi l'identité serait-elle le fait des anciens, et pas des jeunes ? Je comprends les réticences de la gauche : elles sont de nature philosophique. Certains d'entre vous ont évolué et, j'en suis c...
Entendre de telles inepties ne pouvait pas me laisser sans réaction. Entendre dire que la gauche ne soutiendrait pas les langues régionales est, monsieur Le Fur, la plus grande des hypocrisies.
Dans les départements d'outre-mer, le combat pour la reconnaissance des langues régionales, qui ne sont pas patrimoniales,
mais qui sont l'essence même des populations d'outre-mer, où le bilinguisme existe depuis l'origine des temps, n'a jamais été reconnu par la droite quand elle était au pouvoir. Il a fallu attendre l'arrivée de Lionel Jospin, qui a fait reconnaître les langues régionales et créé un CAPES créole qui permet son enseignement. Dès lors, défendre un amendement qui laisse supposer que l'on n'enseigne pas les langues régionales est une méconnaissance totale de la réalité. Dans les départements d'outre-mer, la langue régionale fait l'objet d'un CAPES au même titre que toutes les autres disciplines. On peut passer ce concours et devenir un enseignant de plein ...
L'enseignement des langues régionales n'est pas un problème lié à la loi, mais à la pratique. C'est peut-être le message que vous devriez faire passer à vos amis de l'UMP. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)