Intervention de François de Mazières

Séance en hémicycle du 25 septembre 2012 à 15h00
Mobilisation du foncier public en faveur du logement et renforcement des obligations de production de logement social — Article 1er, amendements 38 75 164 165 170 176

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

Nous allons tous peu ou prou développer les mêmes arguments, qui me paraissent essentiels.

Le premier, c'est que tout est allé trop vite. Vous proposez d'ailleurs, madame la ministre, à l'article 1er A, de lancer une réflexion afin de mieux estimer la valeur de ces terrains. La liste que vous nous avez procurée – nous en avons beaucoup parlé – était bourrée d'erreurs. Il aurait fallu prendre un peu plus de temps.

Le deuxième argument concerne le problème de l'appauvrissement de l'État. Comme l'a rappelé Michel Piron, nous sommes favorables à une logique de bail emphytéotique, qui conserve la propriété, ce qui permet, au moment de la renégociation du bail, de mettre l'accent sur la requalification des appartements, qui sont souvent, il faut bien le dire, insuffisamment entretenus.

Enfin, le troisième argument est d'ordre social, et Jean-François Lamour vient de l'évoquer. Je le vois, dans ma ville, sur des opérations relatives à des terrains militaires qui vont être libérés. Nous menons une vigoureuse politique de mixité sociale dans tous les quartiers, et c'est très difficile, quand on connaît le prix du foncier chez nous. Ma crainte, c'est qu'en portant le taux à 25 %, même si nous sommes aujourd'hui à 18 % – presque à 26 % avec les logements militaires qui sont exclus du compte alors que beaucoup ont des caractéristiques de logements sociaux –, dès lors que nous serions obligés, en raison des fortes pénalités, de construire en urgence du logement social, on concentre les opérations sur certains terrains. C'est ce que nous essayons d'éviter, parce que nous voulons, au contraire, une vraie mixité dans tous nos quartiers.

C'est pourquoi, si nous sommes d'accord avec l'idée de valoriser les terrains d'État, nous nous opposons aux modalités retenues.

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